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KOWARSKI LEW (1907-1979)

Physicien et chimiste français, Lew Kowarski est né à Saint-Pétersbourg le 10 février 1907 et mort à Genève le 30 juillet 1979. Il quitte la Russie en 1918 puis, après un séjour à Vilnius (Lituanie), part étudier en Europe de l’Ouest. Lew Kowarski commence ses études en Belgique (1923), puis les poursuit à l'École de chimie industrielle de Lyon (France), où il obtient le diplôme d'ingénieur chimiste (1928). Secrétaire technique, puis ingénieur d'études à la société Le Tube d'acier pendant plusieurs années, il s'intéresse en même temps à la biochimie et soutient en 1935 une thèse de doctorat ès sciences en physique moléculaire, sous la direction de Jean Perrin, sur la croissance des cristaux. Il entre ensuite au laboratoire Curie dirigé par Frédéric Joliot-Curie. En 1939, il effectue avec Joliot-Curie et Hans von Halban les premières expériences montrant que la fission de l'uranium est accompagnée d'une émission de neutrons en nombre suffisant pour provoquer une réaction en chaîne. Ces travaux font l’objet de brevets portant sur la production d’énergie ainsi que sur la fabrication de nouveaux types d’explosifs, en d’autres termes, la possibilité d’une bombe atomique.

Naturalisé français en 1939, mettant ainsi fin à une situation administrative incertaine, Kowarski est immédiatement confronté aux conséquences de la défaite de 1940. Cette même année, Joliot-Curie, se refusant à quitter son laboratoire du Collège de France, dépêche ses deux collaborateurs en Angleterre afin qu’ils emportent avec eux la totalité du stock mondial d'eau lourde provenant de Norvège et puissent poursuivre leurs recherches à Cambridge. Lorsque les Alliés décident, quatre ans plus tard, l'installation en territoire canadien d'un réacteur nucléaire, c'est Kowarski qui est chargé de l'étude et de la construction du réacteur (1944). À son retour en France (fin 1945), il est nommé directeur des services scientifiques du Commissariat à l'énergie atomique, dirigé par F. Joliot-Curie, et entreprend la réalisation de la première pile expérimentale française, Zoé (1948), puis de la deuxième pile, EL 2 (1952).

Il prend une importance croissante dans la gestion des projets scientifiques concernant l’atome, en particulier après que Frédéric Joliot-Curie a été évincé de ses fonctions en 1950. Conseiller de la délégation française auprès de la Commission des Nations unies pour le contrôle de l'énergie atomique, il prend part aux premières discussions sur la construction du centre du Conseil européen de recherches nucléaires (Cern), dont il dirige un groupe en 1954. Il est chargé de l'aménagement des lieux, de la construction des bâtiments et des questions administratives. En 1954, directeur de la division des services scientifiques et techniques du Cern (devenu Organisation européenne pour la recherche nucléaire), il supervise le démarrage de plusieurs appareils (électronique, chambre à bulles, cryogénie), le service de documentation et celui des ordinateurs. À partir de 1960, et jusqu'à sa retraite en 1972, Kowarski dirige la division des données et documents du Cern et la construction de plusieurs appareils nouveaux (Luciole, HPD, etc.). Il participe en qualité de conseiller scientifique de l'Agence européenne pour l'énergie nucléaire aux activités de cette organisation.

— Georges KAYAS

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : maître de recherche au CNRS, physique corpusculaire
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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