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LI CHOH HAO (1913-1987)

Né à Canton (Chine) en 1913, Choh Hao Li obtient son baccalauréat de chimie à l'université de Nankin et décide, en 1935, d'émigrer aux États-Unis pour compléter ses études en physico-chimie organique à l'université de Berkeley (Californie). Dès l'obtention de son doctorat, il commence, en 1938, une brillante carrière de biochimiste en explorant les secrets de la glande pituitaire, déjà reconnue comme la glande maîtresse de tout le système endocrinien. D'abord associé au docteur Herbert M. Evans avec lequel il s'initie aux concepts de la biologie, il devient rapidement un chercheur indépendant grâce à ses travaux originaux sur les méthodes de purification des hormones protéiques. Dès 1944, il est le premier à isoler la prolactine et l'adrénocorticotrophine (A.C.T.H.) et l'hormone de croissance. Par la suite, il adopte ses propres techniques pour séparer et caractériser les hormones pituitaires lutéinisante (L.H.), folliculostimulante (F.S.H.), thyréotrope (T.S.H.) ; les mélanotropes (M.S.H.), les lipotropines et la β-endorphine. Il en détermine aussi la composition et la séquence en acides aminés. Celle de l'A.C.T.H. a coïncidé avec celles de l'insuline et de la vasopressine par les docteurs F. Sanger et Vincent Du Vigneaud. Conscient que la synthèse peptidique fournissait une occasion unique et un champ fertile pour étudier les relations de structure-activité, il prend un congé sabbatique chez le professeur R. Schwyser pour maîtriser l'art de la synthèse organique. Il réussit à fabriquer de l'A.C.T.H., contenant les vingt-quatre premiers résidus, et à démontrer que cette dernière a toutes les propriétés biologiques du composé naturel constitué de trente-neuf acides aminés. En établissant la séquence de la β- et de la γ-L.P.H. (hormone lipotropine), C. H. Li et M. Chrétien ont émis l'hypothèse, en 1967, des précurseurs hormonaux quand l'observation a montré l'homologie structurale entre les lipotropines et la β-M.S.H. La découverte de la β-endorphine, fragment carboxy-terminal de la β-L.P.H., a constitué le couronnement de cette hypothèse qui avait d'abord été reçue avec un certain scepticisme, car elle remettait en question le dogme « un gène, une protéine active ».

Même à l'âge de la retraite, le docteur Li n'a pas cessé ses activités. Continuant à diriger avec brio le Hormone Research Laboratory, il a concentré ses efforts sur la synthèse d'analogues de la β-endorphine. À l'âge de soixante et onze ans, il a créé un nouveau laboratoire d'endocrinologie moléculaire dont il a été le directeur jusqu'à sa mort, en décembre 1987 (Berkeley).

Le professeur Li fut non seulement un chercheur exceptionnel, mais aussi un maître pour des centaines d'étudiants et de diplômés venus de tous les continents.

— Michel CHRÉTIEN

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Écrit par

  • : directeur scientifique et chef de la direction à l'Institut de recherches cliniques de Montréal, médecin

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