LI FUCHUN[LI FOU-TCH'OUEN](1901-1975)
Originaire d'une famille appauvrie de lettrés, Li Fuchun, qui est né à Changsha, au Hunan, se joint à la Société d'étude du peuple nouveau (Xin min xuexi), fondée par Cai Hesen et Mao Zedong, qui réunit des étudiants progressistes. Profitant du plan de travail et d'études organisé pour la formation d'étudiants chinois à l'étranger, Li Fuchun se rend en France vers 1919 et travaille un temps aux usines Renault puis à la manufacture d'armes du Creusot. La collaboration ayant été décidée entre les branches étrangères du Parti communiste chinois (P.C.C.) et le Guomindang, il entre, en 1924, au comité exécutif de ce dernier à Paris, tout en adhérant parallèlement au P.C.C. Cette même année, il retourne en Chine, après un bref séjour en Union soviétique, et Zhou Enlai, alors commissaire politique à l'Académie militaire de Whampoa, qui l'avait rencontré en France, lui donne un poste d'instructeur politique auprès des cadets ; à ce titre, il participe à l'« expédition du Nord » dirigée par le Guomindang contre les « seigneurs de la guerre ».
À la suite de l'échec tragique de la Commune de Shanghai en 1927, Li Fuchun est contraint de passer dans la clandestinité jusqu'en 1931 ; à cette date, il rejoint les communistes de la base du Jiangxi et devient secrétaire de comité provincial avec le grade de commandant de l'Armée rouge, en tant que commissaire politique.
Élu en 1934 au comité central du P.C.C., il participe à la Longue Marche, puis, lorsque Chen Yun revient du VIIe congrès de l'Internationale communiste, qui s'était tenu à Moscou en 1935, prend la tête du département de l'organisation du comité central et devient membre du comité économique et financier dans les régions nord-ouest de la Chine (Shǎnxi, Gansu, Ningxia).
La défaite japonaise libérant la Mandchourie, région d'une importance économique capitale, le P.C.C. y envoie des cadres chargés d'organiser, sur le modèle collectiviste des bases rouges, cette vaste zone industrielle. Li Fuchun est désigné pour cette tâche avec Lin Biao, Peng Zhen et Chen Yun. En 1948, il devient vice-président du bureau du Nord-Est et commissaire politique de district, tout en assurant des responsabilités administratives et financières dans cette région. La Mandchourie reste pour longtemps sa zone d'activités administratives et économiques, puisqu'en 1949 il est vice-président du gouvernement de Moukden puis, l'année suivante, ministre de l'Industrie lourde. Toujours attaché aux problèmes financiers et économiques, il est l'un des principaux négociateurs lors des conversations sino-soviétiques de 1950 et de 1952 qui prévoient le décollage économique de la jeune République et le lancement d'un premier plan quinquennal organisé avec l'aide de l'Union soviétique. Président de la commission du Plan, vice-président du Conseil d'État, il est en grande partie responsable des progrès notables accomplis par l'économie chinoise dans la période initiale de la République populaire.
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Écrit par
- Michel HOANG : journaliste
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