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LIBAN

Nom officiel

République libanaise (LB)

    Chef de l'État

    Najib Mikati (par intérim depuis le 31 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Najib Mikati (depuis le 10 septembre 2021)

        Capitale

        Beyrouth

          Langue officielle

          Arabe 2

          • Selon l'article 11 de la Constitution, une loi devra déterminer les cas où il sera fait usage de la langue française. Cette loi n'a toujours pas vu le jour
          Unité monétaire

          Livre libanaise (LBP)

            Population (estim.) 7 447 000 (2024)
              Superficie 10 452 km²

                Article modifié le

                De l'Antiquité à l'État moderne

                Les origines

                Temple de Bacchus, Baalbek, Liban - crédits :  Bridgeman Images

                Temple de Bacchus, Baalbek, Liban

                Peu de régions au monde ont une histoire aussi riche et complexe que la côte et la montagne libanaises. Au IVe millénaire avant J.-C., les citadins de l'antique Byblos, ceux de Beyrouth, de Saïda et de Tyr, parlaient un dialecte sémitique et utilisaient déjà l'ancêtre de notre alphabet. Navigateurs et commerçants, ils colonisèrent le pourtour du Bassin méditerranéen, inaugurant ainsi une tradition d'émigration qui s'est prolongée à travers les siècles. L'indépendance des villes phéniciennes s'achève au vie siècle avant J.-C., à l'arrivée des Perses venus des steppes d'Asie, qui seront balayés par la conquête d'Alexandre en 333 avant J.-C. La côte phénicienne est alors dominée par les Séleucides, avant de faire partie d'une province romaine à partir de 54 avant J.-C. Cultures et croyances se mêlent et se superposent, où domine l'élément sémitique : la langue populaire est un dialecte araméen dont on trouve des vestiges encore aujourd'hui dans quelques villages isolés de la région ; mais déjà des Arabes de la Péninsule ont fait souche, pêcheurs sur la côte, pasteurs des plaines intérieures, charbonniers et premiers cultivateurs sur les versants de la montagne qui devient refuge et conservatoire de populations. Les conquérants omeyyades (635), francs (1098-1292), mamelouks d'Égypte (1292-1516) passent, les dominations politiques et militaires se succèdent et imposent leur loi aux cités jalouses de leur autonomie et aux vallées les plus accessibles.

                Culture de la montagne et culture des villes s'opposent et se combinent pour façonner une identité libanaise. La première repose sur la solidarité de la famille patriarcale au sein de laquelle sont partagées les tâches agricoles, sur la valorisation de l'honneur – d'abord celui des femmes – et sur la glorification de la défense armée du groupe. La seconde implique sociabilité et tolérance, esprit d'entreprise et individualisme, où pointe même l'hédonisme. Toutes deux s'épanouissent dans la culture arabe magnifiée depuis le viie siècle par la langue du Coran et dont le dialecte syro-libanais est bientôt parlé par toute la population. Comme dans le reste du Moyen-Orient, celle-ci est organisée en tribus auxquelles leur confession religieuse sert de marque d'identité.

                Les communautés

                Chacune des dix-sept communautés libanaises est identifiée par sa doctrine religieuse et son histoire spécifique, mais non par ses différences ethniques. Les Kurdes du Liban sont comptés au nombre des musulmans, les Arméniens, réfugiés d'Asie Mineure au début du xxe siècle, au nombre des chrétiens. Chez ces derniers, la multiplication des groupes est étonnante, aussi archaïque sur le plan doctrinal qu'importante dans le domaine politique. Parmi les onze communautés chrétiennes, les maronites et les grecs orthodoxes sont les plus représentatifs de l'ensemble. Les uns forment une communauté montagnarde présente au moins depuis le viie siècle, grossie en raison de persécutions byzantines dans le nord de la Syrie au xe siècle. Jaloux de leur autonomie tribale – même s'ils ont intégré l'Église romaine dès le xiie siècle –, industrieux et dynamiques, ils sont devenus progressivement majoritaires dans toute la montagne, depuis le nord du Mont-Liban jusqu'au Metn et au Chouf. Les autres appartiennent au plus ancien fond chrétien arabe du Proche-Orient ; sauf dans la plaine du Koura, ce sont des citadins qui vivent en symbiose étroite avec la majorité musulmane environnante, de même que les grecs catholiques uniates cohabitent dans les bourgs de piémont avec les chiites et les druzes.

                Les musulmans sunnites, qui dans l'espace proche-oriental sont numériquement majoritaires, juridiquement dominants et historiquement[...]

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                Écrit par

                • : professeur des Universités en science politique
                • : chercheur à la Fondation nationale des sciences politiques, docteur en science politique
                • : chargé de recherches au C.N.R.S.
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Liban : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : carte physique

                Liban : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : drapeau

                Liban : répartition territoriale des principales communautés - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : répartition territoriale des principales communautés

                Autres références

                • LIBAN, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AKKAR PLAINE DU

                  • Écrit par
                  • 114 mots

                  Vaste plaine située en bordure de la Méditerranée entre le Liban et le djebel Alaouite, le Akkar s'adosse à l'est aux plateaux basaltiques du seuil de Homs. Le Naḥr al-Kābir le traverse en le partageant entre la Syrie (au nord) et le Liban (au sud). Bien que la plus grande partie de...

                • ANTI-LIBAN

                  • Écrit par
                  • 316 mots

                  Djābāl al-Charqui (Montagne orientale), l'Anti-Liban, chaîne de montagnes du Moyen-Orient, parallèle à la chaîne du Liban dont elle est séparée par l'étroite plaine de la Bekaa, culmine au Talaat Mūsā (2 629 m) en Syrie. Cette vaste voûte anticlinale, très lourde, affectée...

                • ARABIE SAOUDITE

                  • Écrit par , et
                  • 25 169 mots
                  • 10 médias
                  ...des groupes rebelles qu’elle soutenait. Et, à partir de l’intervention russe de septembre 2015, il se met en retrait de ce dossier. Par proximité, les jeux saoudiens d’influence au Liban redoublent de vigueur. Au début de novembre 2017, l’Arabie Saoudite « convoque » à Riyad le Premier ministre libanais...
                • ARAFAT YASSER (1929-2004)

                  • Écrit par
                  • 1 397 mots
                  • 1 média
                  ...parvient pas à éviter pour autant les affrontements sanglants entre l'O.L.P. et l'armée jordanienne au cours du « septembre noir » de 1970, pas plus que les combats du Liban qui l'opposent successivement aux milices conservatrices chrétiennes puis aux forces pro-syriennes. L'expulsion des fedayin palestiniens...
                • Afficher les 42 références