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LIBAN

Nom officiel

République libanaise (LB)

    Chef de l'État

    Najib Mikati (par intérim depuis le 31 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Najib Mikati (depuis le 10 septembre 2021)

        Capitale

        Beyrouth

          Langue officielle

          Arabe 2

          • Selon l'article 11 de la Constitution, une loi devra déterminer les cas où il sera fait usage de la langue française. Cette loi n'a toujours pas vu le jour
          Unité monétaire

          Livre libanaise (LBP)

            Population (estim.) 7 447 000 (2024)
              Superficie 10 452 km²

                Article modifié le

                Développement et démocratie

                La République triomphante (1943-1966)

                Les premières années de l'indépendance sont celles de l'apprentissage de la démocratie et de l'enthousiasme pour les libertés, symbolisé par l'influence intellectuelle du Cénacle libanais. Pourtant, le président Bechara el-Khoury (1943-1952) profite de la faiblesse de l'administration naissante et use de ses pouvoirs étendus pour favoriser son entourage familial. Les législatives de 1947 donnent la majorité à ses partisans qui votent l'année suivante une modification de la Constitution et la reconduction de son mandat. Ces élections sont tellement entachées de fraude que les accusations de népotisme et de corruption dressent contre le président un front d'opposition qui obtient sa démission en septembre 1952.

                Un autre maronite d'envergure, aux sympathies probritanniques, Camille Chamoun, lui succède dans une atmosphère de crise. Porté par le consensus éphémère de ses pairs et assisté d'un Premier ministre modéré, Sami Solh, il met en œuvre une série de réformes : nouvelle loi électorale qui affaiblit l'oligarchie traditionnelle ; réorganisation de la justice ; octroi du vote aux femmes ; plus grande liberté pour la presse ; nationalisation de services publics. En fait, ces mesures confirment le système de division communautaire et renforcent les prérogatives présidentielles, exploitées au profit de la famille et de la clientèle de Chamoun. D'autre part, celui-ci infléchit la politique extérieure du Liban dans un sens pro-occidental : alors qu'une vague de nationalisme arabe enfle après la naissance d'Israël (14 mai 1948), la défaite de Palestine (1949) et surtout l'agression tripartite, franco-israélo-britannique, sur Suez (oct. 1956), les liens du Liban avec les États-Unis se resserrent. Chamoun se rend à Ankara au lendemain de la signature par la Turquie du pacte de Bagdad (1955), reçoit la même année un prêt de 27 millions de dollars de la BIRD pour aménager la vallée du Litani et adhère, en janvier 1957, à la doctrine Eisenhower de coordination des forces antisoviétiques au Moyen-Orient.

                La crise de 1958

                La frustration devant les élections manipulées de juin 1957 et l'enthousiasme pour la nouvelle République arabe unie (février 1958), qui place la Syrie sous la houlette de Nasser, se conjuguent pour faire monter la tension. Bombes et assassinats précèdent de vastes manifestations de rue et, à partir de mai 1958, l'insurrection des masses urbaines pronassériennes et la guérilla dans la montagne entre loyalistes et insurgés. Inévitablement, les conflits se cristallisent entre chrétiens et musulmans, les premiers étant généralement plus attachés à la spécificité du pays et à ses liens avec l'Occident, les seconds séduits par le grand projet unitaire de Nasser. Les observateurs de l'United Nations Observation Group in Lebanon sont dans l'impossibilité d'apprécier les infiltrations d'armes et de combattants à travers la frontière syrienne, en soutien aux insurgés. À la nouvelle de la révolution à Bagdad le 14 juillet 1958, Camille Chamoun obtient le débarquement de 15 000 marines américains, qui resteront à Beyrouth jusqu'au 24 octobre,assurant le triomphe de la contre-révolution menée par les Kataëb. Cependant, l'opposition, qui contrôle toutes les régions périphériques et le centre musulman de Beyrouth, impose le départ de Chamoun dès la fin de son mandat en septembre et la nomination par le nouveau président unanimement respecté, le général Fouad Chehab, du leader de l'insurrection, Rachid Karamé, au poste de Premier ministre.

                Création de la République arabe unie, 1958 - crédits : The Image Bank

                Création de la République arabe unie, 1958

                Marines américains dans les rues de Beyrouth (Liban), en juillet 1958 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

                Marines américains dans les rues de Beyrouth (Liban), en juillet 1958

                La crise de 1958 se termine « sans vainqueur ni vaincu », selon une formule qui révèle le désir partagé par tous les Libanais d'oublier plus d'un millier de morts et d'effacer les désaccords et les contradictions[...]

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                Écrit par

                • : professeur des Universités en science politique
                • : chercheur à la Fondation nationale des sciences politiques, docteur en science politique
                • : chargé de recherches au C.N.R.S.
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Liban : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : carte physique

                Liban : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : drapeau

                Liban : répartition territoriale des principales communautés - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : répartition territoriale des principales communautés

                Autres références

                • LIBAN, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AKKAR PLAINE DU

                  • Écrit par
                  • 114 mots

                  Vaste plaine située en bordure de la Méditerranée entre le Liban et le djebel Alaouite, le Akkar s'adosse à l'est aux plateaux basaltiques du seuil de Homs. Le Naḥr al-Kābir le traverse en le partageant entre la Syrie (au nord) et le Liban (au sud). Bien que la plus grande partie de...

                • ANTI-LIBAN

                  • Écrit par
                  • 316 mots

                  Djābāl al-Charqui (Montagne orientale), l'Anti-Liban, chaîne de montagnes du Moyen-Orient, parallèle à la chaîne du Liban dont elle est séparée par l'étroite plaine de la Bekaa, culmine au Talaat Mūsā (2 629 m) en Syrie. Cette vaste voûte anticlinale, très lourde, affectée...

                • ARABIE SAOUDITE

                  • Écrit par , et
                  • 25 169 mots
                  • 10 médias
                  ...des groupes rebelles qu’elle soutenait. Et, à partir de l’intervention russe de septembre 2015, il se met en retrait de ce dossier. Par proximité, les jeux saoudiens d’influence au Liban redoublent de vigueur. Au début de novembre 2017, l’Arabie Saoudite « convoque » à Riyad le Premier ministre libanais...
                • ARAFAT YASSER (1929-2004)

                  • Écrit par
                  • 1 397 mots
                  • 1 média
                  ...parvient pas à éviter pour autant les affrontements sanglants entre l'O.L.P. et l'armée jordanienne au cours du « septembre noir » de 1970, pas plus que les combats du Liban qui l'opposent successivement aux milices conservatrices chrétiennes puis aux forces pro-syriennes. L'expulsion des fedayin palestiniens...
                • Afficher les 42 références