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LIBAN

Nom officiel

République libanaise (LB)

    Chef de l'État

    Najib Mikati (par intérim depuis le 31 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Najib Mikati (depuis le 10 septembre 2021)

        Capitale

        Beyrouth

          Langue officielle

          Arabe 2

          • Selon l'article 11 de la Constitution, une loi devra déterminer les cas où il sera fait usage de la langue française. Cette loi n'a toujours pas vu le jour
          Unité monétaire

          Livre libanaise (LBP)

            Population (estim.) 7 447 000 (2024)
              Superficie 10 452 km²

                Article modifié le

                La guerre

                La « guerre des deux ans » (1975-1976)

                1962 à 1989. De la guerre froide à la détente - crédits : Encyclopædia Universalis France

                1962 à 1989. De la guerre froide à la détente

                La guerre débute, le 13 avril 1975, par un accrochage meurtrier entre Kataëb et militants palestiniens radicaux dans la banlieue de Beyrouth. Au mois de février, l'armée avait réprimé à Saïda une manifestation populaire contre la vie chère, à laquelle s'étaient joints des fidayīn en armes ; déjà se dessinait, entre le Mouvement national, les élites musulmanes frustrées par le partage communautaire et les Palestiniens, la coalition qui allait affronter durant deux ans les forces conservatrices dominées par les maronites et appuyées par quelques brigades de l'armée. L'étincelle palestinienne éclate dans la poudrière libanaise alors que le Proche-Orient tout entier vit à l'heure des remises en cause : à la suite de la guerre d'octobre 1973, les dirigeants arabes ont troqué leurs aspirations révolutionnaires contre un pragmatisme, des intérêts étroitement étatiques et des négociations avec Israël sous égide américaine. Cette nouvelle stratégie implique le verrouillage de la revendication palestinienne dans leurs pays respectifs, parfois même son écrasement militaire. En revanche, sur le territoire libanais, la lutte armée et le radicalisme se jouent d'un État qui a longtemps proclamé que « sa force était dans sa faiblesse » ; ils se conjuguent pour menacer les équilibres traditionnels.

                Affrontements au Liban, automne de 1975 - crédits : Claude Salhani/ Sygma/ Getty Images

                Affrontements au Liban, automne de 1975

                Échappant au contrôle d'une armée paralysée par ses loyautés contradictoires, les affrontements entre « conservateurs chrétiens » et « islamo-palestino-progressistes » – c'est ainsi que la presse étiquette deux coalitions complexes et changeantes – se propagent à l'ensemble du pays, dressant village contre village, vallée contre vallée et quartiers contre quartiers. Embuscades, guérilla urbaine à la kalachnikov, tirs de francs-tireurs non identifiés sont bientôt suivis par l'entrée en lice de canons et de lance-roquettes que les milices se sont procurés, grâce aux subventions des émigrés ou de protecteurs arabes. Les civils sont les cibles privilégiées de bombardements et de tirs aveugles, d'attentats, d'enlèvements et d'assassinats, tandis que les pillages et les destructions alimentent les cycles de représailles. Durant l'automne de 1975, le centre de Beyrouth brûle, les grands hôtels sont le siège d'âpres batailles entre Kataëb et forces progressistes, en particulier les Mourābitoun – combattants sunnites menés par le jeune Ibrahim Qoleilat –, les grandes banques qui faisaient la réputation et la richesse du pays sont pillées. Lorsque la Syrie impose un cessez-le-feu le 22 janvier 1976 et propose un rééquilibrage du partage des pouvoirs entre communautés, la capitale est déjà traversée par une ligne de front qui sépare désormais l'« Est » chrétien de l'« Ouest » à majorité musulmane.

                En quelques mois, la guerre dessine à travers le pays les frontières entre les deux principaux protagonistes. Les habitants chiites et palestiniens des camps et des banlieues de l'entrée nord de Beyrouth sont expulsés par la force en janvier 1976 ; en riposte, les chrétiens de Damour, petite ville côtière au sud de la capitale, doivent fuir par mer ; des deux côtés, plusieurs centaines de personnes sont massacrées. Les forces militaires progressistes et les organisations palestiniennes qui les ont rejointes les unes après les autres profitent de l'éclatement de l'armée, en mars 1976, pour resserrer leur étau autour des régions centrales du Metn et du Kesrouan où le président Frangié se réfugie parmi ses alliés du Front libanais dirigé par Camille Chamoun et Pierre Gemayel.

                La Syrie, déjà présente dans la guerre à travers la Sā'iqa, prodigue avertissements et soutien aux deux adversaires. Le président Assad ordonne l'entrée de troupes et de blindés au Liban, discrètement[...]

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                Écrit par

                • : professeur des Universités en science politique
                • : chercheur à la Fondation nationale des sciences politiques, docteur en science politique
                • : chargé de recherches au C.N.R.S.
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Liban : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : carte physique

                Liban : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : drapeau

                Liban : répartition territoriale des principales communautés - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Liban : répartition territoriale des principales communautés

                Autres références

                • LIBAN, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AKKAR PLAINE DU

                  • Écrit par
                  • 114 mots

                  Vaste plaine située en bordure de la Méditerranée entre le Liban et le djebel Alaouite, le Akkar s'adosse à l'est aux plateaux basaltiques du seuil de Homs. Le Naḥr al-Kābir le traverse en le partageant entre la Syrie (au nord) et le Liban (au sud). Bien que la plus grande partie de...

                • ANTI-LIBAN

                  • Écrit par
                  • 316 mots

                  Djābāl al-Charqui (Montagne orientale), l'Anti-Liban, chaîne de montagnes du Moyen-Orient, parallèle à la chaîne du Liban dont elle est séparée par l'étroite plaine de la Bekaa, culmine au Talaat Mūsā (2 629 m) en Syrie. Cette vaste voûte anticlinale, très lourde, affectée...

                • ARABIE SAOUDITE

                  • Écrit par , et
                  • 25 169 mots
                  • 10 médias
                  ...des groupes rebelles qu’elle soutenait. Et, à partir de l’intervention russe de septembre 2015, il se met en retrait de ce dossier. Par proximité, les jeux saoudiens d’influence au Liban redoublent de vigueur. Au début de novembre 2017, l’Arabie Saoudite « convoque » à Riyad le Premier ministre libanais...
                • ARAFAT YASSER (1929-2004)

                  • Écrit par
                  • 1 397 mots
                  • 1 média
                  ...parvient pas à éviter pour autant les affrontements sanglants entre l'O.L.P. et l'armée jordanienne au cours du « septembre noir » de 1970, pas plus que les combats du Liban qui l'opposent successivement aux milices conservatrices chrétiennes puis aux forces pro-syriennes. L'expulsion des fedayin palestiniens...
                • Afficher les 42 références