LIBERIA

Petit pays de l'Afrique de l'Ouest, le Liberia doit sa triste notoriété sur la scène internationale à la guerre civile qui l'a ravagé près de quinze ans durant et dont il a commencé à se relever en 2005 seulement, grâce notamment à l'élection à la présidence de la République d'Ellen Johnson-Sirleaf, première femme élue chef d'État en Afrique. Porteuse d'espoir, l'élection de M^me Johnson-Sirleaf est toutefois loin d'avoir résolu les nombreux problèmes qui se posent à ce pays en quête de stabilité politique et qui est entièrement à reconstruire. Potentiellement riche, abondamment pourvu en ressources naturelles (fer, bois, caoutchouc, diamant, or), cible privilégiée des navires battant pavillon de complaisance, le Liberia doit affronter une crise d'autant plus grave que le délabrement de l'économie se conjugue avec un désastre socio-sanitaire dû aux exactions des différentes milices qui se sont combattues au cours d'une guerre dont les principales victimes ont été les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants, souvent enrôlés de force et utilisés comme chair à canon par les chefs de guerre.

Le cadre physique

État côtier, le Liberia jouit d'une façade atlantique de 570 kilomètres. D'une superficie totale de 111 370 kilomètres carrés, il a pour voisins la Sierra Leone à l'ouest, la Guinée au nord et au nord-ouest, et la Côte d'Ivoire à l'est et au nord-est. Du sud au nord, quatre régions sont à distinguer : une bande côtière de 20 à 30 kilomètres de largeur, succession de lagunes entrecoupées de promontoires rocheux, dont le cap Mesurado qui abrite la capitale, Monrovia, en grande partie détruite par la guerre ; une zone de bush faite de collines, relativement propices aux cultures ; un arrière-pays montagneux, difficile d'accès du fait de la densité de la végétation ; enfin, un haut-pays qui, dans la partie septentrionale, fait communiquer le Liberia avec ses deux voisins guinéen et ivoirien, et dont émerge le mont Nimba qui culmine à 1 752 mètres. Du point de vue administratif, le pays est divisé en quinze comtés.

Situé dans une zone plus équatoriale que tropicale, le Liberia connaît deux saisons : une saison des pluies, de mai à octobre, et une saison sèche, de novembre à avril. Sur la côte, la pluviosité, exceptionnelle en Afrique, fait de Monrovia l'une des capitales les plus humides du continent : la moyenne pluviométrique annuelle y est de 4,90 mètres, avec des pointes de 7 à 8 mètres. Favorables aux cultures de base, ces précipitations s'accompagnent toutefois souvent de dégâts importants et désorganisent gravement les transports.

Le réseau fluvial est constitué de sept cours d'eau principaux. Le plus connu, parce qu'il a donné son nom à un organisme régional de coopération avant d'être associé aux conflits qui déchirent la zone, est la rivière Mano, qui forme une frontière naturelle avec la Sierra Leone. Dans ce milieu on ne peut plus propice, faune et flore s'épanouissent librement. Avant sa mise en exploitation intensive par l'homme, la forêt libérienne se classait au premier rang des forêts africaines. Mais depuis lors, sa luxuriance en a été profondément altérée, en dépit des difficultés structurelles (mauvaises conditions de navigabilité, médiocrité du réseau routier, insuffisance des équipements portuaires) et conjoncturelles (guerre) auxquelles se heurte sa mise en valeur.