LIBERIA
Nom officiel | République du Liberia (LR) |
Chef de l'État et du gouvernement | Joseph Boakai (depuis le 22 janvier 2024) |
Capitale | Monrovia |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Dollar libérien (LRD) |
Population (estim.) |
5 498 000 (2024) |
Superficie |
97 036 km²
|
Le peuplement
Le décompte précis de la population libérienne est malaisé, compte tenu des pertes occasionnées par la guerre et du manque de fiabilité des données statistiques. On estime en effet à plus de 200 000 le nombre de morts dus aux combats entre 1990 et 1995, et à 800 000 le nombre de Libériens réfugiés à l'étranger, en particulier en Côte d'Ivoire et en Guinée. En outre, le nombre de déplacés à l'intérieur du pays s'élèverait à plus d'un million de personnes.
Évaluée à 1,2 million d'habitants en 1981, la population était estimée à 3,23 millions en 2001. Mais ce chiffre a été ramené à 2,8 millions en 2004, pour tenir compte des ravages de la guerre. De l'ordre de 33 habitants au kilomètre carré, la densité est faible, surtout si on la compare avec celle de la Sierra Leone (72 hab./km2) ou du Nigeria (149 hab./km2). Le taux de mortalité infantile, dramatiquement affecté par le conflit, est de 142 p. 1 000 environ. Les quinze comtés sont très inégalement peuplés. On ne connaît pas le chiffre de la population de Monrovia, la guerre et l'exode rural ayant drainé vers la capitale, comme vers les autres centres urbains de moindre importance, des flots ininterrompus de déplacés. Parmi ceux-ci, Buchanan, port minéralier spécialisé dans l'évacuation du minerai de fer, est le plus connu.
La population libérienne se compose d'une trentaine de groupes ethniques, dont les plus importants sont les Kpellé (17 %) et les Bassa (14,4 %). Ce peuplement est le résultat de la superposition de strates migratoires successives, dont certaines très anciennes. Les premiers flux migratoires sont partis des savanes soudaniennes en des temps immémoriaux, alors que le plus récent est, au xixe siècle, celui des esclaves affranchis originaires des États-Unis, qui vont être à l'origine de la création du pays dans sa forme moderne. Classiquement, on distingue toutefois deux composantes principales.
La première, prépondérante numériquement, est celle des autochtones (Natives), formée de seize groupes ethniques organisés en quatre grands ensembles : les Mandé-Fu, qui peuplent le centre et le sud du pays, et dont font partie les Kpellé et les Krahn ; la côte est essentiellement habitée par les Mandé-Tan et par les Kru, peuple de navigateurs connus sous le nom de Krumen, qui servirent longtemps d'auxiliaires aux marines occidentales ; enfin, le groupe ouest-atlantique, qui pratique la culture du riz dans les montagnes.
La deuxième composante est celle des Américano-Libériens. Elle regroupe les descendants des esclaves affranchis – les Freemen – arrivés au pays entre 1822 et 1880, ainsi que ceux qui ont été arrachés à la même époque aux marchands d'esclaves. Leur nombre exact est difficile à évaluer mais, en tout état de cause, ils ne forment qu'une part infime de la population du pays – autour de 5 % –, établie surtout le long de la côte. Mais leur importance politique et économique est inversement proportionnelle à leur poids démographique puisqu'ils monopolisent le pouvoir et les richesses, situation qui explique pour une bonne part l'origine de la guerre.
L 'anglais est la langue officielle, mais la majorité de la population parle le liberianenglish, un anglais vernaculaire influencé par l'anglais standard, les langues africaines et le pidgin. Toutefois, cet anglais cohabite avec une multitude de langues autochtones appartenant toutes à la famille nigéro-congolaise, dont les plus parlées sont le kpellé et le bassa.
Ce pluralisme linguistique s'accompagne enfin d'un pluralisme religieux assez commun en Afrique. La grande majorité de la population est adepte des religions traditionnelles ; le pourcentage de chrétiens, formés principalement de protestants baptistes et méthodistes, est d'environ 39 %, alors que celui des musulmans serait de 16[...]
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Écrit par
- René OTAYEK : directeur de recherche au C.N.R.S., à Sciences Po Bordeaux
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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