LIGURIE
Sculpture et architecture
L'évolution de la sculpture est comparable aux transformations de la peinture ; les formes maniéristes du Cinquecento se transmirent dans les œuvres de dynasties de sculpteurs, les Carlone et les Orsolino, jusqu'à ce que la venue, en 1661, du Français Pierre Puget importe le nouveau ton du baroque romain. La même année, un sculpteur génois, Filippo Parodi, revient de Rome, riche d'influences berninesques ; il deviendra le plus notable représentant du baroque génois, interprétant le désir de faste de la noblesse, et inaugurant pour elle une tradition de richesse dans l'art du mobilier. À la faveur de ce renouveau, fleurissent au xviiie siècle les talents d'un Anton Maria Maragliano, sculpteur sur bois de groupes processionnels dits casacce, d'un Francesco et d'un Bernardo Schiaffino dont l'art est tout d'élégance.
L' architecture ligure du Settecento, qui eut en Anton Maria et Giovanni Antonio Ricca ses plus notoires créateurs, est également marquée par un vif souci d'élégance ; les structures sont intensément animées, conformément aux schèmes de composition provenant du Piémont et de Rome, ainsi qu'à une nécessité décorative, qui produit dans les intérieurs une floraison d'ornements de stucs polychromés. Les artistes de cette époque ont ressenti plus vivement la valeur des rapports entre architecture et nature. Un exemple en est donné par l'aspect du petit bourg de Cervo, dont la structure est ordonnée en un mouvement pittoresque autour de l'église paroissiale et de son campanile.
La tradition artistique si vivante dans la Ligurie du xviiie siècle s'épuise quelque peu au siècle suivant, sous l'influence des tendances académiques ; l'ensemble le plus notable du siècle, le cimetière du Staglieno, le démontre bien. On peut, néanmoins, soutenir que les plus valeureuses réalisations des deux derniers siècles dans le champ des arts figuratifs sont essentiellement culturelles : au xixe siècle, les premières études fondamentales sur l'histoire de l'art ligure, et au xxe siècle l'ouverture au public de précieuses collections d'art qui ont doté Gênes de musées de première importance.
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Écrit par
- Michel ROUX : professeur émérite
- Giovanna TERMINIELLO ROTONDI
:
ispettore della soprintendenza ai monumenti della Liguria
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