LIJI [LI-KI]
Un des treize livres classiques de la Chine, dont le titre Liji signifie Mémoires sur les rites. À côté du Canon des rites (Li jing) ancien, qui nous est parvenu dans une version tronquée sous le nom de Yili, les lettrés confucianistes avaient accumulé, depuis le ~ ive siècle, des notes et des mémoires sur le cérémonial (li) qui s'expliquent par la place importante qu'occupent les notions d'étiquette et de rites dans leur système de pensée.
Dès le début de l'époque des Han, au ~ iie siècle, plusieurs écoles de ritualistes coexistaient. La principale fut dirigée par deux membres de la famille Dai : Dai De et son neveu, Dai Sheng. Dai De, appelé Dai l'Aîné, enseignait une tradition ritualiste représentée par un ensemble de quatre-vingt-cinq textes anciens. Dai Sheng, lui, avait opéré un choix rigoureux parmi ces livres et proposait une tradition épurée et plus concise, fondée sur quarante-neuf textes seulement. Les deux Dai furent nommés docteurs et enseignaient leurs versions respectives à l'Académie impériale, sous l'empereur Xuan (~ 73-~ 49). Par la suite, la version courte de Dai Sheng fut acceptée comme seule orthodoxe et fut incorporée aux classiques sous le nom de Liji, donnant l'ouvrage que nous connaissons actuellement. Le contenu en est assez hétéroclite et comprend des textes d'époques différentes. Un certain nombre de chapitres sont composés de remarques et notices groupées autour d'un thème : instruments rituels, règlements de palais, deuil, réception du bonnet viril, tir à l'arc, banquets, etc. D'autres chapitres sont des traités systématiques, tels que le très ancien « Calendrier rituel » (Yueling) ou le « Mémoire sur la musique » (Yueji). Le Liji comprend enfin des essais sur le sens fondamental de la doctrine rituelle. Deux d'entre eux, le Zhongyong (Invariable Milieu) et le Daxue (Grande Doctrine), ont souvent été édités en ouvrages séparés ; avec le Lunyu et le Mengzi, ils forment les « quatre livres » qui sont considérés, depuis le néo-confucianisme des Song, comme constituant la base de la tradition orthodoxe et furent, à ce titre, enseignés dans toutes les écoles de la Chine d'avant la révolution de 1911. Le Liji a été traduit en français par le R. P. Couvreur.
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Écrit par
- Kristofer SCHIPPER : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)
Classification
Autres références
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MANDARINS
- Écrit par ETIEMBLE
- 3 750 mots
- 1 média
En Chine comme ailleurs, il y a loin de la norme à la pratique. La norme, l'archétype du lettré, nous les connaissons par le fameux chapitre « Ruxing » du Li ji, La Conduite du lettré : « Sincère et loyal en son cœur, il attend les charges publiques ; vertueux de toutes ses forces, il attend...