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LASKINE LILY (1893-1988)

On la surnommait la « grande dame de la harpe », car Lily Laskine a véritablement dominé la vie de cet instrument pendant plus de trois quarts de siècle. La harpe lui doit d'avoir retrouvé ses lettres de noblesse, d'être sortie du rôle d'instrument de salon dans lequel elle était restée confinée au xixe siècle pour redevenir un instrument soliste à part entière.

Naissance d'une soliste

Née à Paris le 31 août 1893, Lily Laskine commence par étudier le piano. Mais elle éprouve peu d'attirance pour cet instrument et se tourne vers la harpe : elle entre au Conservatoire de Paris, où elle est l'élève d'Alphonse Hasselmans (1845-1912) et de Georges Marty (1860-1908). À l'âge de douze ans, elle donne son premier concert et obtient un premier prix de harpe au Conservatoire (1905). Elle commence à voyager à partir de 1907 et joue notamment à Londres. En 1909, elle entre à l'Orchestre de l'Opéra de Paris, où elle est la première femme admise ; elle y restera jusqu'en 1926. Elle est également harpe solo de l'orchestre que fonde Serge Koussevitzky à Paris en 1921 ; elle occupe la même fonction aux Concerts Lamoureux (1921-1940, puis 1943-1945), aux Concerts Straram (1926-1933), à l'Orchestre national (dès sa fondation, en 1934), à l'Orchestre philharmonique de Paris et à la Comédie-Française.

Contrairement à ses prédécesseurs, Lily Laskine ne se cantonne pas dans son rôle d'instrumentiste d'orchestre et entreprend une carrière de soliste, en récital, en concerto et en musique de chambre. Elle suscite ainsi un nouvel intérêt pour la harpe et fait revivre une partie du répertoire alors oublié, en particulier le Concerto pour flûte et harpe de Mozart, qu'elle joue au festival de Salzbourg et qu'elle enregistrera à plusieurs reprises, notamment avec Marcel Moyse, René Le Roy, Michel Debost, Roger Bourdin et Jean-Pierre Rampal. Elle est invitée dans la plupart des capitales et des festivals européens et joue sous des baguettes aussi prestigieuses que celles d’Arturo Toscanini, Koussevitzky, Piero Coppola, Charles Münch, Thomas Beecham...

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Autres références

  • HARPE, en bref

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    ...d'Hector Berlioz (1830) que cet instrument se généralise dans les œuvres symphoniques. À la fin du xixe siècle et au xxe, les compositeurs en font un usage de plus en plus large :la harpe doit à la Française Lily Laskine (1893-1988) d'être redevenue un instrument soliste à part entière.