LASKINE LILY (1893-1988)
Renaissance et créations
Lily Laskine tire également de l'oubli des pages anciennes du répertoire, comme les pièces de Nicholas Charles Bochsa, François-Joseph Gossec, Carl Reinecke ou Jean-Baptiste Krumpholz. Elle défend les trésors de la musique française pour harpe écrits à la fin du xixe et au début du xxe siècle (Fauré, Debussy, Ravel, Florent Schmitt, Gabriel Pierné, Jacques Ibert...) et suscite la composition de nombreuses œuvres écrites à son intention : Impromptu pour harpe (1919) d'Albert Roussel, Quatuor pour flûte, violon, clarinette et harpe (1925) et Suite en concert pour harpe et orchestre (1928) de Georges Migot, Concerto pour harpe (1952) d'André Jolivet, Concerto pour harpe (1968) de Claude Pascal, pages de Pierre Sancan ou Henri Martelli.
De 1948 à 1958, elle est professeur de harpe au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Elle enseigne également à l'Académie internationale d'été de Nice et donne des masterclasses dans le monde entier. Elle siège dans les jurys des principaux concours internationaux. Aux États-Unis, un prix qui porte son nom est décerné chaque année à de jeunes harpistes. Elle a ainsi formé toute une génération de harpistes, notamment Marielle Nordmann et Annie Challan, qui trouvaient en elle la détentrice d'une tradition vivante que les années n'avaient nullement altérée : à plus de quatre-vingts ans, elle jouait encore en récital à deux harpes avec Marielle Nordmann. Lily Laskine meurt à Paris le 4 janvier 1988.
La générosité de Lily Laskine était aussi célèbre que sa rigueur professionnelle. Sa vie durant, elle a continué à exercer les diverses facettes de son art, jouant aussi bien les secondes harpes d'orchestre qu'en soliste ou en musique de chambre avec des partenaires comme Yehudi Menuhin, Marcel Moyse, le Quatuor Calvet... Certains ont vu dans cette omniprésence une sorte de monopole sur le marché encore étroit d'un instrument relativement peu demandé. Mais la disponibilité de Lily Laskine offrait une contrepartie appréciable à cette attitude : toujours présente pour aider ses cadets, elle savait également dispenser ses conseils de façon désintéressée et, contrairement à la plupart des solistes consacrés, ne refusait jamais de jouer avec de jeunes artistes. Son esprit pétillant laissait rarement indifférent et, si elle faisait preuve d'une grande prudence devant les micros et les caméras, elle laisse le souvenir d'une étonnante vitalité. Elle était mariée au violoniste Roland Charmy qui a été, pendant de nombreuses années, professeur au Conservatoire de Paris.
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
Classification
Autres références
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HARPE, en bref
- Écrit par Juliette GARRIGUES
- 1 026 mots
- 4 médias
...d'Hector Berlioz (1830) que cet instrument se généralise dans les œuvres symphoniques. À la fin du xixe siècle et au xxe, les compositeurs en font un usage de plus en plus large :la harpe doit à la Française Lily Laskine (1893-1988) d'être redevenue un instrument soliste à part entière.