LIMOUSIN
Avec ses 16 942 kilomètres carrés, le Limousin était jusqu’au 31 décembre 2015 une des plus petites régions de programme françaises et la moins peuplée (Corse exceptée). C'était aussi la région dont le PIB était le plus faible (après la Corse également). Le Limousin comprend trois départements – Haute-Vienne, Corrèze et Creuse – qui constituent une entité naturelle et humaine à peu près homogène.
Longtemps tourné en dérision par Rabelais, La Fontaine et Molière, ayant la réputation d'être physiquement et humainement enclavé, le Limousin – coincé entre des régions à forte personnalité comme le Périgord, l'Auvergne ou le Poitou – souffre d'une image de marque assez floue et de problèmes réels, en particulier d'ordre démographique.
Son regroupement à compter de 2016 dans la grande région Nouvelle-Aquitaine, avec l’Aquitaine et le Poitou-Charentes, plus peuplés et plus dynamiques, s’inscrit dans une politique de réforme territoriale qui vise à réduire les disparités au niveau national.
Le lancinant problème démographique
Alors que l’ensemble de la population française n’a cessé de progresser, celle du Limousin a régressé jusqu’en 1999. De plus d’un million d’habitants au début du xxe siècle, la population limousine est tombée, en 1999, à quelque 711 000 habitants. Depuis lors, elle est en progression, mais pas au niveau des autres régions métropolitaines. Trois temps peuvent être distingués dans cette évolution :
– De la Première Guerre mondiale à 1962, tous les facteurs se sont cumulés, à savoir saignée démographique due à la guerre, faible fécondité et exode des jeunes.
– Si le recensement de 1962 ne marque aucune rupture dans la baisse tendancielle de la natalité, en revanche le solde migratoire s’inverse et devient structurellement positif. Après un bref baby-boom au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le taux de natalité régresse (de 18 p. 1 000 en 1911 à 9 p. 1 000 en 1996) ; parallèlement, l’indice de fécondité s’effondre.
– Depuis 1999, grâce à un fort excédent migratoire qui compense le solde naturel négatif, la population limousine augmente. Entre 1990 et 2007, elle s’est accrue de 1,7 p. 100, alors que la population française de province augmentait dans le même temps de 9 p. 100.
– En 2012, la région compte 738 600 habitants et sa densité de population est faible (43 hab./km2 en 2012 contre 58 en 1891).
Cette évolution s'accompagne de phénomènes particuliers :
– Spatialement, la population se concentre dans de rares zones urbaines, principalement l'agglomération de Limoges et le bipôle Brive-Tulle, et les campagnes se vident à peu près complètement dans certains secteurs. La densité rurale moyenne ne dépasse guère 20 hab./km2 et peut tomber, à l'échelle communale, au-dessous de 10 et même de 5 habitants au kilomètre carré dans de vastes espaces (plateau de Millevaches, Sud-Est corrézien, basse Marche).
– Qualitativement, la population vieillit du fait de la dénatalité mais aussi parce que les immigrants sont surtout des retraités. Le départ des jeunes adultes continue. Bien que le nombre de personnes de plus de 60 ans ait diminué depuis 1999, celles-ci représentent 30 p. 100 de la population, contre 23 p. 100 en moyenne nationale. Cela pose, évidemment, de graves problèmes. Or la région est belle et plutôt agréable à vivre.
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Écrit par
- Olivier BALABANIAN : professeur des Universités, agrégé, docteur d'État, professeur de géographie à l'université de Limoges
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