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LINGUISTIQUE Domaines

Morphologie et syntaxe

Ces deux sous-domaines sont constitutifs de la grammaire : ils étudient la forme et l'organisation des unités significatives (dites de « première articulation »).

La morphologie

La morphologie est l'étude de la formation des mots et de leurs variations. Dans une langue comme le français, certains mots sont simples (« maison »), d'autres sont complexes (« maisonnette »), certains sont invariables (« pour », « et »), d'autres sont variables (« cheval/chevaux »).

La variation dans la forme des mots procède de la flexion, lorsque certains éléments non autonomes, appelés désinences, sont adjoints à une forme de base : ainsi, en français, les suffixes de conjugaison sur une base verbale (« chant-e, -ais, -erions »...), les désinences de genre (« avocat, -e ») et de nombre (« livre, -s ») sur une base nominale ; ou, dans des langues à déclinaison, les désinences de cas (latin « ros-a, -ae, -is »...).

À côté des formations grammaticales de ce type, il existe des affixations lexicales, dites dérivations, qui permettent de construire des mots complexes à l'aide de préfixes ou de suffixes, par exemple le célèbre « anti-constitution-(n)-el-(l)-e-ment ». Certains autres mots complexes sont construits par composition : « timbre-poste » et « portefeuille » sont des mots composés, construits à partir d'éléments autonomes.

La tâche de la morphologie consiste donc à analyser les formes des mots d'une langue donnée en morphèmes (unités minimales de signification, autonomes ou non), et à assigner à chaque mot une catégorie morphosyntaxique (également appelée partie du discours) : nom, verbe, article, etc. Le découpage en morphèmes est une tâche difficile, qui conduit à concevoir le morphème comme une unité abstraite et à élaborer des concepts renvoyant à des unités non directement observables. Ainsi, le concept de « morphème zéro » : « livre » s'analysera comme « livre- » (radical) + « -ø » (morphème zéro, marque du singulier) – par opposition au morphème « -s » (marque du pluriel). Ou encore le concept de variantes « allomorphes » : « all- », « ir- » et « v- » sont trois allomorphes, c'est-à-dire trois variantes de forme du même morphème radical du verbe « aller ». La morphologie de l'écrit peut être très différente de celle de l'oral : le français ne fait pas de différence, à l'oral, entre « leur secrétaire semblait réjoui », « leur secrétaire semblait réjouie », « leurs secrétaires semblaient réjouis » et « leurs secrétaires semblaient réjouies ».

La morphologie entretient des liens avec la phonologie (on parle parfois de morphophonologie), la syntaxe (on parle de morphosyntaxe, autre nom pour désigner la grammaire) et le lexique. De ce fait, le rôle et la place accordés à la morphologie au sein de l'analyse linguistique varient selon les théories.

La syntaxe

La syntaxe a pour objet l'organisation des morphèmes et des mots au sein de la phrase ; elle doit décrire la structure de la phrase, ainsi que la fonction des différents éléments qui la composent.

Les constituants de la phrase sont généralement organisés selon une structure hiérarchique, qui peut être visualisée à l'aide de diverses représentations graphiques : boîtes, parenthésages ou arborescences. Il existe toutefois un certain nombre de phénomènes qui se prêtent mal à une représentation hiérarchique : coordination, ellipse, apposition, apostrophe, etc.

Initiée par l'école distributionnaliste, la méthode dite de l'analyse en constituants immédiats permet de segmenter la phrase et d'en caractériser la structure syntaxique en termes d'emboîtements successifs de groupes de morphèmes, appelés syntagmes. Analyse que la grammaire générative reprend[...]

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