LITUANIE
Nom officiel | République de Lituanie (LT) |
Chef de l'État | Gitanas Nausėda (depuis le 12 juillet 2019) |
Chef du gouvernement | Ingrida Šimonyte (depuis le 11 décembre 2020) |
Capitale | Vilnius |
Langue officielle | Lituanien |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
2 882 000 (2024) |
Superficie |
65 286 km²
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Histoire
Les temps anciens
De tous les peuples établis sur la rive orientale de la mer Baltique dès le IIIe millénaire avant J.-C., seuls les Lituaniens ont réussi à créer un État national. Cet État s'est formé sous la pression des menaces extérieures, germaniques, polonaises ou russes. Auparavant des peuplades (Žemaičiai, Aukštaičiai, Jotvingiai et Borusses) ont coexisté avant de se regrouper sous l'autorité du grand-duc Mindaugas (1238-1263). Le xiiie siècle est marqué dans les régions baltiques par une double invasion germanique, celle des chevaliers Porte-Glaive au nord de la Daugava et celle des chevaliers Teutoniques ou Porte-Croix, installés à l'appel du prince de Mazovie sur la Basse-Vistule pour réduire les rebelles Borusses ou Prusai. De ce peuple exterminé par les Teutoniques, il ne reste que le nom de Prusse. Les Teutoniques s'attaquèrent alors à la Samogitie afin d'établir une liaison permanente avec les Porte-Glaive.
Ces tentatives amenèrent Mindaugas à accepter pour des raisons politiques le baptême en 1251 ; à cette occasion, il reçut des mains des Germaniques la couronne de roi de Lituanie (1253). Mais cette politique habile ne convainquit pas ses propres sujets qui voulaient rester païens et Mindaugas fut assassiné en 1263.
Gediminas chef de guerre et diplomate
Convaincu que le sort de son pays dépendait de son ralliement à l'Europe chrétienne et afin d'enlever aux Teutoniques tout prétexte d'attaquer son territoire, le grand-duc Gediminas (vers 1275/1316-1341) décida lui aussi de se convertir et de le faire savoir. Il transféra sa capitale de Trakaï à Vilnius d'où il essaya d'établir des relations avec la papauté et avec les souverains européens. Il mena une double politique : il étendit son autorité à l'Est en s'emparant de la Volhynie et de la Podolie et s'avança jusqu'à Kiev, posant ainsi les fondements du grand-duché de Lituanie. En même temps, il établit des relations familiales avec les familles régnantes des pays conquis. De plus, il donna sa fille Aldona en mariage au futur Casimir III de Pologne, préparant ainsi la future union des deux pays.
Cette politique a assuré à Gediminas un prestige certain en Europe, mais il n'a pas réussi à convaincre tous ses sujets d'adopter la foi chrétienne. Il fut assassiné, sans doute par des adversaires de sa politique religieuse, en 1341.
Du giron polonais à la décadence
Devant la pression incessante des Teutoniques, les héritiers de Gediminas cherchèrent à consolider l'alliance polonaise. Le grand-duc Jagellon (Jogaïla) épousa Hedwige de Pologne, unissant ainsi le sort des deux pays (union de Krewo, 1385). Par son mariage, il devint roi de Pologne sous le nom de Ladislas II. Le traité d'union imposait à la Lituanie de se convertir à la foi chrétienne, et livrait le pays à la noblesse polonaise.
Mais son cousin Vytautas (vers 1350/1392-1430) restait grand-duc de Lituanie et s'efforçait de maintenir, à l'intérieur de l'alliance, l'autonomie de son duché. Ensemble, les forces polono-lituaniennes battirent les Teutoniques à Grünwald-Tannenberg en 1410, mettant ainsi fin à leurs prétentions territoriales. Après cette victoire, Vytautas s'efforça d'agrandir encore son domaine en assurant son autorité sur les terres slaves de Pskov, de Novgorod et jusqu'aux portes de Moscou. Les dernières années de Vytautas, appelé maintenant le Grand, furent marquées par une rivalité entre les ambitions polonaises, qui tentaient de s'emparer des territoires conquis par les Lituaniens, et le désir profond de Vytautas de se dégager de cette tutelle.
Tant que dura la dynastie des Jagellons, jusqu'en 1572, les deux nations connurent une époque riche sur plusieurs plans : développement économique, extension des villes et du commerce, épanouissement artistique[...]
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Écrit par
- Céline BAYOU
: docteure en civilisation russe, option géographie (Institut national des langues et civilisations orientales), rédactrice pour les revues
Questions Internationales etP@ges Europe de la Documentation Française, corédactrice en chef de la revueRegard sur l'Est , chargée de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales - Suzanne CHAMPONNOIS : docteur de l'Université, ancien maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales (histoire des pays Baltes)
- D.A. SEALEY : traducteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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