LITUANIE
Nom officiel | République de Lituanie (LT) |
Chef de l'État | Gitanas Nausėda (depuis le 12 juillet 2019) |
Chef du gouvernement | Ingrida Šimonyte (depuis le 11 décembre 2020) |
Capitale | Vilnius |
Langue officielle | Lituanien |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
2 882 000 (2024) |
Superficie |
65 286 km²
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La littérature
Dans la grande principauté de Lituanie, qui s'étendait aux xive et xve siècles de la Baltique à la mer Noire, la langue officielle était le biélorussien, et plus tard le latin. Au xvie siècle, l'établissement temporaire du protestantisme et ensuite de la Contre-Réforme ont amené les auteurs d'œuvres religieuses à s'exprimer en langue vernaculaire.
À côté d'une poésie populaire, dite de servage (celui-ci ne fut aboli qu'en 1861), et qui demeura orale, la littérature écrite ne comporte jusqu'en 1700 que des écrits religieux.
L'élan de libération nationale et sociale déclenché dans la seconde partie du xixe siècle suscite une vague d'écrivains engagés dont témoigne l'œuvre du poète romantique Maironis où se déploie l'ensemble des thèmes qu'il porta à leur maximum d'expression.
Après l'indépendance en 1918, les mouvements d'avant-garde de l'étranger influencèrent les lettres lituaniennes qui les assumèrent sans infléchir pour cela le génie national. Jusqu'à nos jours, la veine lyrique garde la primauté, ainsi qu'en témoigne le poète lituanien d'expression française Oscar Milosz.
Les origines
Le premier livre imprimé lituanien s'intitule Les Mots communs du catéchisme de M. Mažvydas (1547). Plus tard, il y eut les œuvres religieuses de J. Bretkūnas (1513-1602). Le Nouveau Testament fut publié en 1701 et la Bible tout entière en 1727. En dehors des livres religieux, on peut citer le Dictionariumtriumlinguarum de K. Širvydas (1629), le premier dictionnaire lituanien. À cette période appartiennent quatre-vingt-cinq auteurs et soixante-dix publications, mais leur intérêt est plus linguistique que littéraire.
Le xviiie siècle a produit plus de livres profanes, y compris des grammaires, des dictionnaires et la première collection de chants populaires. L'œuvre la plus marquante de cette période est le poème de Kristijonas Donelaitis (1714-1780), appelé Les Quatre Saisons, écrit en hexamètres ; il se ressent de l'influence allemande. C'est une peinture de la vie au village au fil de l'année, mais où, à l'opposé de la pastorale en dentelles, le ton est authentique : ses paysans sont vrais, la vie paysanne, toute célébrée qu'elle est, n'en demeure pas moins âpre, parfois grossière, avare en idylles, tout entière soumise au labeur.
L'élan national
De nouvelles tendances se manifestèrent au xixe siècle. Dans la première moitié, un mouvement littéraire national fut lancé, principalement par les étudiants de l'université de Vilnius, mais un plus grand effort fut fait dans le sens de la création d'une langue littéraire lituanienne et, en partie sous l'influence du romantisme, l'intérêt se porta sur l'histoire ancienne de la Lituanie. En même temps que la poésie patriotique de Simanas Stanevičia (1799-1848) et de Dionyzas Poška (1757-1830), Simanas Daukantas (1793-1864) s'essayait à des écrits historiques. Parmi beaucoup d'autres écrivains, A. Strazdas-Strazdelis (1763-1833) se signale par des chants profanes et sacrés. Dans tous ces écrits passe l'influence occidentale et le souvenir de la Révolution française.
Cette renaissance se poursuivit dans les œuvres de l'évêque M. Valančius (1801-1875), connu pour ses ouvrages religieux et pédagogiques et pour sa prose pleine d'imagination ; ensuite par l'évêque A. Baranauskas (1835-1902), un poète dont l'œuvre maîtresse est AnykščiuvSilelis, 1858-1859 (Le Forestier d'Anykščiu). En 1864, les autorités russes interdirent la publication d'écrits lituaniens en caractères latins. Dès lors, pendant quarante ans les livres et les périodiques furent imprimés en Petite- Lituanie dite encore lituanie prussienne sous l'occupation allemande ; on les passait en fraude à la frontière.[...]
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Écrit par
- Céline BAYOU
: docteure en civilisation russe, option géographie (Institut national des langues et civilisations orientales), rédactrice pour les revues
Questions Internationales etP@ges Europe de la Documentation Française, corédactrice en chef de la revueRegard sur l'Est , chargée de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales - Suzanne CHAMPONNOIS : docteur de l'Université, ancien maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales (histoire des pays Baltes)
- D.A. SEALEY : traducteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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