LITURGIES HELLÉNIQUES
Institution typique des cités grecques à l'époque classique, les liturgies helléniques sont révélatrices de la nature de l'État grec ancien. Les plus riches parmi les membres de la communauté civique pourvoient en effet à certaines dépenses publiques (en particulier aux dépenses occasionnées par le déroulement des fêtes religieuses : organisation des chœurs, banquets, sacrifices) ainsi que, à Athènes au moins, à l'équipement de la flotte en cas de guerre. Remplir une liturgie est le signe que l'on occupe un rang élevé dans la société ; c'est un honneur dont on se vante, d'autant que l'esprit de concours, d'agôn, prévaut entre ceux qui ont par exemple la charge d'entraîner un chœur, puisque la cité décerne des récompenses honorifiques aux meilleurs. Mais au ive siècle, à Athènes, les liturgies sont ressenties comme une charge de plus en plus lourde, singulièrement la triérarchie, et l'on cherche à s'y soustraire, soit par la pratique de l'échange (antidosis), qui consiste à intenter un procès à un adversaire qu'on prétend plus riche pour faire retomber sur lui le poids de la liturgie, soit en transformant la triérarchie, la liturgie la plus lourde, en un véritable impôt, l'équipement d'une trière ne reposant plus sur un seul individu mais sur un groupe de contribuables (loi de Périandre de ~ 357). Les liturgies disparaîtront avec le développement de la fiscalité dans le monde hellénistique et romain.
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Écrit par
- Claude MOSSÉ : professeur au Centre universitaire de Vincennes
Classification
Autres références
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ATHÈNES
- Écrit par Guy BURGEL et Pierre LÉVÊQUE
- 16 998 mots
- 10 médias
...consiste à atténuer les différences de fortune et à aider les déshérités dans leurs efforts pour vivre décemment. Tandis que les riches sont accablés de liturgies (services publics à la charge des particuliers) et d'impôts, les pauvres sont secourus par les misthoi et par des institutions d'entraide...