LIVERPOOL

Située sur la côte ouest de l’Angleterre, sur la rive droite de l’estuaire de la Mersey, Liverpool est la principale ville du comté métropolitain du Merseyside et constitue le centre de la sixième agglomération la plus peuplée du Royaume-Uni, avec 1 552 000 habitants en 2021.

Si ses origines remontent au Moyen Âge, la ville ne se limite dans un premier temps qu’à quelques rues autour d’un petit château et ne compte ainsi que 600 habitants au milieu du xvi^e siècle. Grâce à sa situation sur la façade occidentale du pays et à son site protégé dans l’estuaire, Liverpool se développe surtout à partir du xviii^e siècle avec le commerce transatlantique et la traite des esclaves, et en lien avec l'essor de l’empire colonial sur le continent américain – Liverpool devient à l’époque le premier port négrier d’Europe. Au xix^e siècle, le port profite du développement de l’industrie dans le Lancashire et des activités textiles dans les vallées des Pennines pour jouer le rôle de plaque tournante du commerce avec les colonies. La croissance urbaine est alors fulgurante, gonflée par l’accroissement naturel, l’exode rural et l’immigration d’Irlandais fuyant la famine. Au début du xx^e siècle, Liverpool est le principal port de l’Empire britannique, la porte d’entrée atlantique des denrées exotiques – soie, tabac, café, coton, etc. – et le point de départ des produits manufacturés issus des usines du nord de l’Angleterre.

Après cette période de prospérité, Liverpool connaît un lent et continu déclin jusqu’au début des années 2000, lié à la perte progressive par les Britanniques de leur empire colonial, à la réorientation des échanges commerciaux vers le continent européen (et donc vers la façade maritime orientale du pays) et au contexte plus général de désindustrialisation qui touche Liverpool et tout son arrière-pays. L’évolution démographique de la ville témoigne à elle seule de ce déclin : si, en 1931, elle comptait 846 000 habitants, sa population a fortement diminué par la suite, tombant à 435 000 habitants en 2001. Certes, toutes les grandes villes industrielles britanniques ont perdu une partie de leur population au cours de la seconde moitié du xx^e siècle, mais aucune n’a connu une décroissance comparable à celle de Liverpool. Si les recensements de 2011 et de 2021 ont montré une certaine reprise (486 100 habitants en 2021), notamment permise par des stratégies de renouveau urbain, ce rebond intervient tardivement par rapport aux autres villes de la région. De plus, avec la désindustrialisation, la population de Liverpool connaît d’importantes difficultés sociales endémiques. Les indices statistiques montrent que Liverpool figure parmi les plus pauvres des grandes villes britanniques.

Désormais, Liverpool n’est plus qu’un port secondaire du Royaume-Uni. Si de nouvelles industries se sont implantées dans la seconde moitié du xx^e siècle, notamment la construction automobile, la ville a cependant connu une forte tertiarisation de son économie. Elle a également profité d’importants investissements privés, soutenus par l’État à partir des années 1980, qui ont permis de réhabiliter certains quartiers, surtout centraux. Ainsi, l’Albert Dock, bassin portuaire construit en 1846, entouré par d’anciens entrepôts de brique à arcades, est devenu la vitrine de la ville. C’est aujourd’hui un complexe de bureaux et surtout d’établissements culturels et de loisirs. Autour d’un port de plaisance, il abrite plusieurs musées, dont une antenne décentralisée de la Tate Gallery, et de nombreux bars et restaurants. Il est devenu l’une des principales destinations du pays en dehors de Londres. En guise d’atouts touristiques, Liverpool profite également de l’héritage des Beatles, originaires de la ville, et de la renommée de son club de football.

Ce nouveau quartier[...]