GENÈSE LIVRE DE LA
Dans la Bible juive (texte massorétique), le Livre de la Genèse a pour titre son premier mot, Bereshit (« au commencement »). Dans la version des Septante, c'est Genesis (« origine »), terme immortalisé par sa latinisation dans la Vulgate. D'une manière large, le titre « Genèse » s'explique par le fait que le livre débute par le récit des origines du monde, de l'homme et des races. Cependant, au pluriel (geneseis), le mot se trouve dans la formule Biblos geneseôs, traduction grecque de l'hébreu Toledot (« générations », « généalogie », « origine », « histoire »). Toledot revient à dix reprises tout au long de la Genèse : formule clé ouvrant les grandes sections du livre, dix en tout, qui se regroupent en deux grandes parties.
L'histoire primitive (i, 1-xi, 26). Elle se déploie sur un horizon universaliste : l'humanité entière est concernée par la Providence divine. Après le prologue (premier récit, P, de la création, i, 1-ii, 4 a), on peut énumérer les cinq Toledot suivantes : histoire d'Adam et Ève (ii, 4 b-iv, 25) — le paradis et la chute ; histoire des Adamites (v, 1-vi, 8) — liste des patriarches antédiluviens, corruption universelle et propos divin de détruire l'humanité ; histoire de Noé (vi, 9-ix, 29) — Déluge ; liste récapitulative des descendants de Noé (x, 1-xi, 9) — carte des peuples de la terre et histoire de la tour de Babel ; histoire des fils de Sem (xi, 10-26) — jusqu'à Térah, père d'Abraham.
L'histoire patriarcale (xi, 27-l, 16). Elle comprend : l'histoire de Térah (xi, 27-xxv, 11) — vocation d'Abraham, son alliance avec Dieu et le sacrifice d'Isaac ; l'histoire d'Ismaël (xxv, 12-18) ; l'histoire d'Isaac (xxv, 19-xxxv, 29) — usurpation du droit d'aînesse et mariage de Jacob ; l'histoire d'Ésaü (xxxvi, 1-43) ; l'histoire de Jacob (xxxvii, 1-l, 26), qui est en fait celle de son fils Joseph.
Si l'on excepte quelques miettes éparses, les trois grands documents yahviste, élohiste et sacerdotal (J, E et P) s'enchevêtrent dans la composition de la Genèse. J est central et majoritaire, E fragmentaire, tandis que P dote le récit d'éléments originaux, tels les généalogies ou le prologue, qui, malgré leur sécheresse, donnent à l'ensemble cohérence et solennité. Sous sa forme actuelle, cette vaste synthèse a probablement été faite vers la seconde partie du ~ ve siècle.
La Genèse est l'un des livres de l'Ancien Testament qui furent le plus commentés. Bien des traités ont été tout spécialement rédigés à partir du récit de la création du monde en six jours : sous le titre d'Hexaméron, plusieurs d'entre eux nous ont été conservés (Basile, Grégoire de Nysse, Ambroise). Les commentateurs de l'ensemble du Livre sont nombreux, surtout à l'âge patristique.
Une mention particulière doit être faite du grand commentaire juif, le midrashBereshit Rabbah, vaste et célèbre compilation tardive, dont la base est une œuvre palestinienne du ve siècle, elle-même reprenant des matériaux homilétiques ou explicatifs antérieurs et, pour d'aucuns, anciens. Il s'agit d'un commentaire verset par verset et parfois mot à mot, avec çà et là (comme c'est le cas pour Gen., i-iii) de larges développements du plus grand intérêt pour l'étude de l'exégèse et de la théologie juives.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André PAUL : bibliste
Classification
Média
Autres références
-
ABEL
- Écrit par André PAUL
- 352 mots
-
ADAM
- Écrit par André-Marie DUBARLE
- 1 758 mots
En hébreu, le nom commun adam, toujours employé au singulier, signifie « homme » en tant qu'espèce et non en tant qu'individu de sexe masculin. L'étymologie en est discutée. Le récit de la Genèse(ii, 7) l'a rapproché du mot adamah, « terre », mais c'est peut-être là...
-
BONHEUR (notions de base)
- Écrit par Philippe GRANAROLO
- 2 593 mots
monothéisme judéo-chrétien. L’un des plus vieux récits de l’humanité, la Genèse biblique, offre une saisissante description de la naissance de la conscience. En goûtant au fruit de l’Arbre de la Connaissance, Adam et Ève sortent de l’innocence animale présentée comme une forme évidente... -
CAÏN
- Écrit par André PAUL
- 213 mots
- Afficher les 23 références