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LIVRE DE LA SPLENDEUR, KABBALE JUIVE

À côté de la Torah et du Talmud axés sur les aspects juridiques et moraux, enseignés publiquement dans les académies, un courant mystique réservé à des initiés se développe à partir de la fin du second temple (70) et durant le Moyen Âge : la Kabbale ou tradition. Des cénacles kabbalistes œuvrent au xiie siècle dans le bas Languedoc avant de passer en Catalogne, autour d'Isaac l'Aveugle puis d'Ezra de Gérone. Ils professent des commentaires ésotériques transmis selon eux depuis Adam. Des manuscrits kabbalistes circulent, dont le Sefer ha-Bahir. Le maître livre de la Kabbale voit le jour vers 1280 en Castille, le Sefer ha-Zohar, ou Livre de la Splendeur, des séries de commentaires mystiques de l'Écriture « transcrits » – certains disent « composés » – par Moïse de León de Guadalajara d'après d'antiques manuscrits venus de Terre sainte et remontant à Siméon bar Yoḥaï (iie siècle). Imprimé presque simultanément à Mantoue (1558) et à Crémone (1560), le Zohar, intensément diffusé grâce aux kabbalistes de Safed au xvie siècle, influence en profondeur la liturgie, la piété, la pensée juive, et acquiert, en dépit de son apparition récente, un statut de livre saint égal sinon supérieur à la Bible.

— Gérard NAHON

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Écrit par

  • : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)

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