LJUBLJANA
Ljubljana, la capitale de la Slovénie (ancienne Laibach en allemand) s'est développée, sur une vallée étroite, entre deux collines. De l'ancienne ville romaine, Emona, subsistent quelques vestiges. La partie médiévale s'étendait entre le pied de la colline qui porte le Grad (château du xie s.) et les rives de la rivière Ljubljanica. Détruite par le tremblement de terre de 1511, elle ne transparaît plus que dans la trame viaire. La ville avait été reconstruite dans le style baroque, sous l'influence de la monarchie habsbourgeoise. C'est cette époque qui caractérise toujours le centre ancien de la ville, enserré par les deux collines, bien que des remaniements aient été effectués au xixe siècle, d'abord sous l'influence des idées hygiénistes (création des parcs), puis en raison d'un deuxième tremblement de terre, en 1895. Progressivement, la ville s'est étendue sur un ancien marais, au sud, qu'il a fallu assécher grâce à un canal, et au nord-ouest, sur une dépression fluvio-glacaire qu'emprunte la Save.
La ville est encadrée par des hauteurs (1 853 mètres au maximum à Krvavec) : au nord les Alpes Juliennes, au sud le Karst dinarique. La capitale slovène occupe donc un passage naturel à travers les montagnes. Cette position stratégique explique que la zone a été continuellement habitée depuis le Néolithique. S'y est développé un nœud de communications à la fois national – reliant Ljubljana à Maribor, la deuxième ville du pays, à Koper, le port principal – et international – connectant l'Europe centrale à l'Adriatique (Graz-Trieste) et aux Balkans (Zagreb). L'habitat reste peu dense (193 hab./km2) et la ville agréable à vivre, notamment en raison de ses nombreux espaces verts, dont le parc Tivoli. Depuis 1997, le centre-ville se dépeuple au profit des banlieues (— 4 p. 100 de population entre 1997 et 2003). Parallèlement, elle offre de plus en plus d'emplois et s'affirme comme le premier bassin d'emploi du pays (30 p. 100 des postes), avec une nette prépondérance des activités de service. La conjonction de ces deux phénomènes entraîne des migrations pendulaires de plus en plus importantes. Dans le centre, la population vieillit (25 p. 100 de retraités).
Avec 280 000 habitants (en 2005), Ljubljana est une petite capitale, mais adaptée au pays, dont elle regroupe 13 p. 100 des habitants. Elle rassemble tous les critères d'une capitale nationale. D'abord centre politique, elle est aussi le cœur économique du pays, concentrant à elle seule 60 p. 100 de tous les investissements étrangers, principalement originaires d'Autriche et de Suisse, faits en Slovénie ainsi que la plupart des établissements bancaires. Son P.N.B. par habitant est supérieur de 40 p. 100 au P.N.B. slovène par habitant. Culturellement aussi, c'est à Ljubljana que se concentrent les galeries d'art, les musées ou encore les bibliothèques. L'université de Ljubljana, créée en 1919, compte 56 000 étudiants (2005).
Ljubljana a connu des réorientations successives. Capitale de la province de Carinthie, au sein de l'Empire austro-hongrois, la ville a d'abord été tournée vers Vienne. La liaison ferroviaire Vienne-Ljubljana, ouverte en 1849 (qui atteint Trieste en 1857) a favorisé son développement, alors qu'elle ne comptait que 15 000 habitants. Puis son incorporation à la Yougoslavie à partir de 1918 l'a amenée à développer ses échanges vers l'Est, notamment vers Zagreb, et elle a connu, durant la période yougoslave, une croissance démographique moyenne. Aujourd'hui capitale d'un nouvel État de l'Union européenne, la ville cherche à se connecter de nouveau avec l'Europe centrale et occidentale. Avec Graz en Autriche et Trieste en Italie, elle souhaiterait jouer un rôle politique, économique et culturel majeur à[...]
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Écrit par
- Emmanuelle CHAVENEAU : docteur en géographie
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Médias
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