LOMBARDIE (géographie)
Région la plus peuplée (9 700 000 hab. pour 23 851 km2, selon les estimations de 2008) et la plus industrialisée d'Italie. Collines subalpines et plaine du Pô concentrent, sur 60 p. 100 de sa superficie, 90 p. 100 de la population, avec des densités de l'ordre de 500 hab./km2. Cette concentration se répartit dans un réseau urbain très dense dominé par la ville de Milan.
La Lombardie comprend trois régions riches et complémentaires :
La montagne alpine, qui culmine à 4 050 mètres (Bernina), est constituée d'un matériel de socle localement injecté de granites tertiaires et recouvert au sud par la couverture sédimentaire des Alpes Bergamasques. Le relèvement d'ensemble s'est opéré par le nord, provoquant le glissement et le plissement de la nappe calcaire sur le bord oriental du lac de Garde. Au-dessous de massifs humides, largement forestiers, aux alpages toujours utilisés, d'amples vallées d'origine glaciaire densément peuplées, comme la Valteline, portent sur leurs adrets secs et ensoleillés vignes et cultures arbustives. Reliées à l'amont à des cols (Gothard), passages fréquentés, elles aboutissent à l'aval, avant de déboucher en plaine, à des grands lacs à fond surcreusé que retiennent des amphithéâtres morainiques (lacs Majeur, de Lugano, de Côme, d'Isée, de Garde) ; sur leurs rives, la beauté des paysages et la douceur du climat ont précocement suscité un tourisme que complète aujourd'hui la fréquentation hivernale et estivale de la haute montagne.
Les collines morainiques et la haute plaine sèche, aux sols grossiers et acides, à l'agriculture localement spécialisée dans le vignoble, ont accueilli l'essentiel des extensions urbaines et industrielles lombardes. Leur paysannerie pléthorique (plus de 150 hab./km2 dès le début du xixe s.), pauvre, adonnée de longue date à l'industrie rurale, leur a fourni une abondante main-d'œuvre.
Au sud de la zone des fontanili (résurgences), où reparaissent les eaux infiltrées à l'amont, s'étend la basse plaine, construction alluviale postwürmienne. La maîtrise des eaux, fruit d'un travail séculaire, y a permis le développement d'une agriculture hautement productive. Le xviiie siècle autrichien a été dans ce domaine une période décisive. Les céréales (riz, maïs, blé, orge, avoine et seigle) l'emportent, mais l'élevage progresse, avec la culture des plantes fourragères, stimulé par la demande urbaine. À côté de quelques grosses exploitations de plusieurs dizaines d'hectares au moins, une petite paysannerie travaille des fermes de moins de cinq hectares, en dépit d'un exode qui a réduit la population agricole. Sans être absente, l'industrie est moins développée qu'ailleurs, et les provinces de Mantoue et de Crémone perdent des habitants.
Entre Milan et les Alpes, l'industrie est omniprésente et anime les provinces de Côme et de Varèse, de Bergame (115 000 hab. en 2008), où s'est décentralisé le groupe Pirelli, de Brescia (189 000 hab. en 2008), plus variée et plus indépendante à l'égard de la métropole. Là, les traditions du travail textile ont persisté. Elles ont donné naissance à des industries modernes de la laine et du coton auprès desquelles se sont installées des industries mécaniques. Varèse possède en outre des industries de la chaussure, du cycle, de l'aviation. On trouve aussi des usines de construction électrique et des industries chimiques. Le doublement de la population lombarde depuis le début du siècle est lié au développement économique ; l'immigration y a contribué autant que l'excédent des naissances.
Le secteur tertiaire est surtout présent dans les villes de Milan et de Sondrio ; il s'agit essentiellement de services financiers ; à Milan se trouve la Bourse des valeurs la plus importante d'Italie.[...]
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Écrit par
- Michel ROUX : professeur émérite
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Médias