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LONDRES (JEUX OLYMPIQUES DE) [1908] Contexte, organisation, bilan

Après les cuisants échecs des jeux Olympiques de Paris (1900) et de Saint Louis (1904), écrasés par des Expositions universelles, la proposition grecque d'organiser en permanence les Jeux à Athènes refait surface, mais d'une manière différente par rapport à la demande formulée par le roi Georges Ier de Grèce en 1896. L'opposition ferme et le refus définitif de Coubertin concernant cette hypothèse se voient contournés. Déjà, en 1902, les Allemands avaient émis l'idée suivante : en alternance avec les « Jeux internationaux » pourraient se dérouler à Athènes, les années paires restantes, des « Jeux grecs ». Le prince Constantin de Grèce remet le projet à l'ordre du jour en 1905 et, malgré l'hostilité confirmée de Coubertin, le C.I.O., à l'occasion de son congrès de Bruxelles de juin 1905, ne fait pas obstacle à la tenue en 1906 à Athènes de « Jeux intercalaires », baptisés « Jeux de la décennie ».

Coubertin ne se rend pas à Athènes, mais dix-neuf pays, dont la France, envoient cinq cent soixante-dix-huit concurrents se mesurer à trois cent six Grecs, du 22 avril au 2 mai 1906. Soixante-dix-huit épreuves, dans treize sports, sont au programme. S'appuyant sur l'expérience de 1896, la Grèce propose de nouveau des Jeux compacts, lesquels réunissent la quasi-totalité des meilleurs sportifs du monde ; ces Jeux constituent sur tous les plans une totale réussite et remettent le mouvement olympique sur de bons rails. Mais, si Alexandros Merkati, membre grec du C.I.O., proclame que ces « Jeux intercalaires » se tiendront tous les quatre ans à partir de 1906, les « Jeux grecs » seront en fait les derniers du genre. Près d'un demi-siècle plus tard, le C.I.O. chargera une commission, présidée par Avery Brundage, de décider si les Jeux de 1906 devaient conserver le label « olympique » que l'institution leur accorda officiellement à l'époque. Ladite commission, pour ne pas créer de précédent en admettant deux festivals olympiques durant la même olympiade, décida de rayer les « Jeux intercalaires » de 1906, lesquels disparaissent donc de tous les palmarès officiels pour le C.I.O.

Auparavant, le C.I.O., à l'occasion de sa sixième session tenue à Londres en juin 1904, avait désigné Rome pour organiser les Jeux de la IVe olympiade en 1908 : Berlin avait fait acte de candidature dès 1901, puis s'était retirée ; la capitale de l'Italie n'avait donc plus de concurrente, si ce n'est Milan, dont les chances étaient maigres. Mais l'éruption du Vésuve, en avril 1906, modifie la donne olympique : le gouvernement italien, qui doit débloquer des fonds pour reconstruire la zone située au pied du volcan, renonce à organiser les Jeux et demande au C.I.O. de les réattribuer. Londres se propose et le C.I.O., réuni à Athènes en avril 1906 à l'occasion des « Jeux intercalaires » sous la présidence du comte italien Eugenio Brunetta d'Usseaux, décide rapidement de transférer les Jeux de 1908 de Rome à Londres.

Une nouvelle fois, les jeux Olympiques sont organisés dans le cadre d'une grande exposition internationale, en l'occurrence l'Exposition franco-britannique, destinée à fêter l'Entente cordiale. De plus, le British Olympic Council (B.O.C.), fondé en mai 1905, ne dispose que de deux années pour tout mettre en place. Lord Desborough, un sportif éclectique – il traversa à la nage les chutes du Niagara, grimpa au sommet du Matterhorn, participa, en 1906, à cinquante ans, à la compétition d'escrime des « Jeux intercalaires » –, président du B.O.C., se voit nommé président du comité d'organisation des Jeux de Londres.

Stade de Shepherd's Bush, jeux Olympiques de Londres, 1908 - crédits : British Olympic Association, 1909

Stade de Shepherd's Bush, jeux Olympiques de Londres, 1908

Véritable cheville ouvrière du projet, il conclut, le 14 janvier 1907, un accord avec les responsables de l'Exposition franco-britannique concernant la cession d'un terrain situé dans[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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