LONS-LE-SAUNIER
Chef-lieu du département du Jura, Lons-le-Saunier (18 148 habitants en 2012) est située au contact du plateau jurassien et de la Bresse, sur un mince liseré de collines, le Vignoble. Comme Poligny et Arbois, la ville est localisée au débouché d'une petite reculée que l'érosion a taillée dans la masse du plateau calcaire. Mais la spécificité du lieu tient à l'existence de sources salées, en liaison avec les couches du Trias. La plus importante d'entre elles, le Puits-Salé, fut exploitée très tôt et contribua au développement de la cité, ainsi qu'à son toponyme.
La présence humaine est attestée dès le Néolithique et les fouilles témoignent d'une continuité de l'habitat au cours des Âges du bronze, du fer et de la période gallo-romaine.
Le Moyen Âge est marqué par l'exploitation du sel, attestée au ixe siècle. Au xiie siècle, la cité fut érigée en coseigneurie et un atelier monétaire fut installé ; mais des difficultés (guerres, pestes, disettes) marquèrent les xive et xve siècles et eurent comme conséquence l'arrêt des salines. Le sort de la ville fut ensuite lié à celui des Habsbourg pendant près de deux siècles, jusqu'au rattachement de la ville (comme de toute la Franche-Comté) au royaume de France en 1678.
Après un xvie siècle paisible, les troubles allaient reprendre au xviie – attaque d'Henri IV, épidémies, incendies, conquête française. Lons était exsangue à la fin du xviie siècle.
Pendant les décennies suivantes, la ville se releva et un urbanisme nouveau apparut, dans un contexte de prospérité agricole et commerciale retrouvée.
Sous la Révolution, Lons devint chef-lieu du Jura ; la ville restera en outre associée à la Marseillaise, à travers son auteur, Rouget-de-Lisle, né à Lons en 1760.
Au cours des xixe et xxe siècles, elle subit les soubresauts de l'histoire nationale, avec quelques événements majeurs comme l'occupation prussienne en 1871, et l'occupation allemande de juin 1940 à août 1944, qui se termina par un soulèvement des maquisards.
Le xxe siècle vit se développer des industries représentatives de l'activité jurassienne. Le plus connu des établissements lédoniens est la fromagerie Bel, dont « La Vache qui rit » a depuis longtemps acquis une notoriété internationale. L'industrie du jouet est active, avec le groupe Smoby Toys, numéro un de cette branche qui maîtrise aussi bien le jouet en bois que le plastique ; la lunetterie, autre fleuron du Jura, est représentée par plusieurs maisons, y compris dans le très haut de gamme.
Mais Lons-le-Saunier est sans conteste une ville tertiaire. Sa fonction commerciale est dynamique, avec un rôle de redistribution pour tout le département et un commerce de détail très étoffé. Le tourisme est également en plein développement dans cette ville, porte d'entrée du massif jurassien, cité historique et petit centre thermal.
L'essentiel de l'emploi est cependant assuré par le tertiaire non marchand, le plus gros employeur de la ville étant d'ailleurs le centre hospitalier. Cette fonction administrative explique en grande partie la bonne croissance relative de la ville, qui passa de 12 600 habitants en 1926 à 15 000 en 1954, pour se maintenir à 18 000 environ au début du xxie siècle. Cet essor provoqua l'apparition de quartiers neufs, comme la Marjorie, à l'est de la ville. Depuis 2000, Lons est au cœur d'une communauté de communes (d’environ 33 000 habitants en 2015) qui gère la plupart des grands projets structurants. Forte de son rôle de leader en matière de tri des déchets à la source, la ville a aussi promu la mise en place de formations supérieures dans le domaine du traitement des déchets ménagers.
On rappellera enfin que Lons-le-Saunier a toujours bénéficié d'une assez bonne situation par rapport aux axes de communication,[...]
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Écrit par
- Serge ORMAUX : professeur des Universités
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Média