LOS ANGELES
Le nom de Los Angeles (mégalopole située dans le sud de la Californie à proximité de l'océan Pacifique) fait indifféremment référence à la ville de Los Angeles – qui comptait 3,9 millions d'habitants en 2010 – ou à l'aire métropolitaine (Consolidated Metropolitan Statistical Area, CMSA), incluant les comtés d'Orange (3 millions d'habitants), de Los Angeles (9,8 millions d'habitants), de Ventura (0,8 million d'habitants) et de Riverside-San Bernardino (2,1 millions d'habitants). Selon les estimations de 2017, la CMSA comptait 18,77 millions d’habitants. Los Angeles se situe au deuxième rang des villes et métropoles américaines, après New York, et s’est pendant longtemps caractérisée par un paysage de maisons et de jardins sur l'ensemble de son territoire, par une multiplicité de pôles économiques et par l'absence d'une centralité forte. Cette difficile distinction entre la ville et la banlieue lui a valu tout au long du xxe siècle d'être qualifiée de phénomène urbain unique, et certains ont eu tendance à attribuer cette spécificité à la voiture et au réseau autoroutier alors que de récents travaux insistent sur le choix délibéré de ses habitants en faveur d'une ville de maisons et jardins. Les Los Angelinos ont en effet toujours manifesté cette volonté d'enraciner et de pérenniser cette idéologie américaine du xixe siècle qui veut que la maison et le jardin soient le cadre de vie idéal de la famille américaine. Avant même que Los Angeles ne se hisse au rang de ville-monde (ville globale) dans les années 1980, son rayonnement avait dépassé les frontières des États-Unis, en raison de la présence de l'industrie du cinéma à Hollywood qu'une inscription lumineuse située au sommet d'une colline rappelle en permanence.
La spécificité du paysage et la multiplicité des sites
Los Angeles (« LA »), se caractérise par un urbanisme horizontal qui se densifie au fur et à mesure de sa croissance démographique et économique. La ville ne s'est pas développée à partir d'un centre, mais au gré de la construction des voies de transports en commun, engagée et financée le plus souvent par des promoteurs fonciers qui, à partir des années 1860-1870, ont commencé de transformer des ranches (propriétés agricoles appartenant souvent à des Californios, métissage d'Indiens et d'Espagnols) en lotissements urbains dont ils revendaient les parcelles aux nouveaux arrivants. Le Pueblo (situé à une vingtaine de kilomètres du Pacifique) créé en 1781 par les Espagnols n'était qu'une petite ville mexicaine (la Californie fut mexicaine de 1822 à 1848) de 1 600 habitants au moment de l'entrée de la Californie dans la fédération américaine en 1850. La croissance démographique et économique de Los Angeles résulte de l'arrivée, en 1876, du Southern Pacific la reliant à San Francisco au nord ; une deuxième ligne de chemin de fer la relie à Saint Louis (Missouri) par Santa Fe en 1887. Son urbanisation prend alors l'aspect d'une juxtaposition de lotissements. Los Angeles n'ayant intégré dans son développement ni la notion de « place publique » ni celle de monument, elle offre peu de « lieux » susceptibles d'être visités en dehors des sites naturels comme la plage et la montagne, des parcs d'attractions comme Disneyland (créé en 1955 à Anaheim, dans le comté d'Orange), des studios de cinéma et de télévision et des musées comme le Los Angeles County Museum (LACM) et le Centre Getty à Brentwood, sur les collines de Santa Monica, inauguré en décembre 1997.
L'organisation de la ville
Le paysage de Los Angeles, dont l'uniformité est assurée par le principe de la trame orthogonale et par la présence d'une végétation importante – cette dernière ayant souffert d’incendies successifs,[...]
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Écrit par
- Cynthia GHORRA-GOBIN : directrice de recherche émérite au CNRS-CREDA, université Sorbonne Nouvelle, Paris, professeur à l'institut des hautes études de l'Amérique latine, Paris
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Médias
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