Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BOULANGER LOUIS (1806-1867)

Avec Célestin Nanteuil, Eugène et Achille Devéria, Louis Boulanger appartient à cette pléiade de peintres-graveurs étroitement liés au mouvement romantique, dont ils sont les fidèles illustrateurs et compagnons de combat, tandis que Delacroix mène, avec la liberté du génie, une carrière beaucoup plus indépendante.

C'est en 1824 que Boulanger, qui avait lui-même des ambitions poétiques, fait la connaissance de Victor Hugo. Il devient l'ami du poète, fréquente aussi le salon de l'Arsenal ; il participe aux grandes batailles du romantisme, accompagne Sainte-Beuve en Allemagne en 1829, les deux Dumas en Espagne en 1846, dans des voyages qui lui offrent le dépaysement et même l'exotisme. L'influence de Victor Hugo sur lui a été grande, trop même au jugement de Baudelaire. Portraitiste de la famille Hugo, illustrateur préféré de ses œuvres, comme dans la célèbre lithographie de la Ronde du sabbat (1829), tirée des Odes et Ballades, ou dans les aquarelles de 1833 pour Notre-Dame-de-Paris (maison de Victor Hugo), dessinateur des costumes de La Esmeralda (1836), de Ruy Blas (1838, maison de Victor Hugo), des Burgraves (1843, Comédie-Française), Boulanger selon le mot de Sainte-Beuve est bien le peintre des poètes : « Mon peintre », dira Victor Hugo.

L'ambition de Boulanger est en tout cas plus grande. Le Supplice de Mazeppa (1827, musée de Rouen) est une des grandes et puissantes machines de la jeune peinture. La Ronde du sabbat rivalise dans sa technique comme dans son inspiration avec les planches de John Martin. Dès 1835 Boulanger veut se renouveler. Dans le Triomphe de Pétrarque (1836, emplacement inconnu), dans les décors pour la salle à manger de l'hôtel Malher (musée Carnavalet) ou les Géorgiques de Virgile (1862, musée de Dijon), il fait preuve d'un art éclectique, qui se réfère à Véronèse aussi bien qu'à la tradition classique. Cette évolution a déçu la critique. Elle montre au moins la virtuosité de Boulanger, son inquiétude, un sens pictural qui éclate dans le portrait goyesque de M. de P., ecclésiastique espagnol (1833) du musée de Dijon que Boulanger devait administrer de 1860 à sa mort.

— Bruno FOUCART

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • ROMANTISME

    • Écrit par et
    • 22 170 mots
    • 24 médias
    ...l'un des plus réussis (1827, Louvre), mais combien d'autres s'essoufflent à peindre Mazeppa lié nu sur son coursier ! Malgré la célèbre peinture de Louis Boulanger (1806-1867), qui passe, au Salon de 1827, pour un manifeste de la peinture romantique (musée des Beaux-Arts, Rouen), il faut attendre que...