BOURDALOUE LOUIS (1632-1704)
Jésuite français, Bourdaloue est l'un des plus grands prédicateurs, et sans doute le plus apprécié, du siècle de Louis XIV. Il fait ses débuts à Paris à la fin de 1669, au moment même où Bossuet, nommé évêque puis précepteur du grand dauphin, délaisse la chaire. Ses sermons provoquent un engouement extraordinaire (dont témoignent les lettres de Mme de Sévigné), aussi bien à la ville qu'à la Cour où, de 1670 à 1693, il prêche, tous les deux ans environ, un carême ou un avent ; il prononce également une série de Panégyriques et plusieurs Oraisons funèbres. Il apprend ses sermons par cœur et les récite les yeux fermés ; il se signale par un débit torrentueux et d'incessants jeux de bras. Bourdaloue frappe fort, non seulement par une apparence de violence (qui, en raison de sa monotonie, ne parvient pas à masquer l'absence de véritable action oratoire), mais aussi par la rigueur logique de son argumentation que soulignent nettement divisions et subdivisions. Il frappe juste, grâce à la subtilité de ses analyses, à la finesse de ses portraits (dont le public s'ingénie à découvrir les modèles) et au choix de ses sujets : plus moraliste que théologien (selon la formule qui lui est traditionnellement appliquée et qui, bien que juste dans l'ensemble, risque de faire méconnaître la solide armature doctrinale de ses sermons), il les adapte à la condition et aux vices de son auditoire (Sermons sur l'ambition, sur l'aumône, sur la médisance, sur le pardon des injures, sur l'hypocrisie, sur le devoir des pères par rapport à la vocation de leurs enfants, sur la conversion de Madeleine, etc.). Très vite pourtant le prédicateur a dû renoncer aux allusions trop voyantes ou trop hardies ; la peinture qu'il fait du pécheur est à la fois assez précise pour que l'assistance apprécie la manière dont les coups sont portés et en éprouve même un certain saisissement, et assez générale pour épargner à chacun le désagrément de se sentir personnellement, ou intimement, touché.
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Écrit par
- Bernard CROQUETTE : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Paris-VII
Classification
Autres références
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SAGESSE
- Écrit par Manuel de DIÉGUEZ
- 10 392 mots
...dira : « Hommage à Dieu, souverain de l'univers. » Car islam signifie « soumission ». Le césarisme céleste pourra se reconstituer entièrement. Bourdaloue pourra s'écrier : « Quand Dieu se montrera pour la seconde fois au monde, ce sera sous le visage le plus effrayant, et la foudre à la main....