CANET LOUIS (1883-1958)
Agrégé de grammaire, élève de l'École pratique des hautes études (sciences religieuses), membre de l'École française de Rome, où le trouve la déclaration de guerre de 1914 et où le gouvernement français le maintient en mission, Louis Canet est appelé après l'armistice à la direction des cultes au commissariat de la République à Strasbourg, chargé des affaires d'Alsace-Lorraine. En 1921, il est nommé conseiller technique pour les affaires religieuses au ministère des Affaires étrangères, jusqu'à ce que Georges Bidault, en 1946, décide de le remplacer. En 1929, il était entré au Conseil d'État.
Profondément croyant et attiré par les études religieuses, ayant sympathisé dès sa jeunesse avec les idées nouvelles, il sacrifia à l'administration une carrière scientifique prometteuse. Très lié à Loisy qui le choisit pour exécuteur testamentaire et héritier littéraire, il était cependant plus proche de Tyrrell, dont il pouvait réciter des passages entiers, et de Laberthonnière, dont il partageait la vie et dont il reçut mission de publier l'œuvre inédite (huit volumes parus). Paradoxalement, son modernisme était celui d'un gallican — le dernier, peut-être —, attaché à défendre la vieille religion, en légiste de la République, contre les prétentions de la Cour de Rome. C'est ainsi qu'il prit à partie, dans deux articles anonymes, la « politique de Benoît XV » et que, sous le pseudonyme de Nicolas Fontaine, il dénonça la collusion des maurrassiens et des intégristes (1928), relançant ainsi la campagne contre la « Sapinière » de Benigni. Sa personnalité religieuse s'est exprimée dans l'ouvrage qu'il a consacré à sainte Catherine de Sienne, en collaboration avec Robert Fawtier, La Double Expérience de Catherine Benincasa (Paris, 1948), et dans la préface qu'il a donnée à l'œuvre posthume de Franz Cumont, Lux perpetua (Paris, 1949).
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Écrit par
- Émile POULAT : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
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