CAPPEL LOUIS (1585-1658)
Pasteur réformé et professeur d'hébreu, auteur d'importants ouvrages de critique biblique, frère de Jacques Cappel, lui-même exégète et hébraïsant, Louis Cappel fit ses études à Sedan, grâce à son frère, dont il avait été tenu éloigné par sa parenté catholique pendant plusieurs années. Il devint précepteur d'une fille, Louise, du duc de Bouillon. En 1609, il entreprit un voyage d'études en Angleterre (il apprit l'hébreu et l'arabe à Oxford), puis en Hollande et en Allemagne. Nommé, en 1614, professeur d'hébreu à l'Académie protestante de Saumur, il en devint recteur en 1617. Désigné comme professeur de théologie en 1626, il ne fut définitivement confirmé dans cette fonction qu'en 1633 : il y eut pour collègues Moyse Amyraut et Josué de La Place.
Louis Cappel est surtout connu pour ses travaux de critique biblique, qu'il envoyait souvent aux Buxtorf, père et fils, à Bâle, lesquels lui faisaient parvenir leurs critiques. Son Arcanum punctuationis revelatum [...] (1re éd., Leyde, 1624) établit avec de nouveaux arguments l'origine massorétique des points-voyelles et des accents du texte hébreu de l'Ancien Testament, qui avait été mise en lumière déjà par Élias Lévita. Son fils Jacques-Louis édita, en 1689, les Annotata et Commentarii in Vetus Testamentum (Amsterdam) et les Vindiciae arcani punctationis contra J. Buxtorfium. La Critica sacra, sive De variis quae in sacris Veteris Testamenti libris occurrunt lectionibus libri VI [...] fut publiée par les soins de son fils Jean, devenu oratorien, et des pères Petau, Mersenne et Morin. Louis Cappel composa d'autres ouvrages sur l'Ancien Testament, entreprit des recherches sur le Nouveau Testament (ainsi le Spicilegium seu Notae in Novum Testamentum, Genève, 1632), rédigea une Historia apostolica illustrata (Genève, 1634) et une Chronologia sacra (Paris, 1655). Le Syntagma thesium theologicarum in academia salmuriensi disputatarum (Saumur, 1665) contient des écrits dogmatiques de Louis Cappel qui ne pouvaient que heurter les « orthodoxes » contemporains. Ses ouvrages inédits sont recensés par son fils à la suite de l'édition du Commentarius ad filios suos [...] de Cappellorum gente de Jacques Cappel (Amsterdam, 1689).
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Écrit par
- Bernard ROUSSEL : professeur à la faculté protestante de théologie de Strasbourg
Classification
Autres références
-
KABBALE
- Écrit par François SECRET et Gabrielle SED-RAJNA
- 7 223 mots
...lui-même auteur de « Conclusiones cabalisticae » (1635). La kabbale discutée par Jean Morin est au cœur de la querelle sur les points-voyelles qui oppose Louis Cappel et les Buxtorf. Jacob Basnage, dans son Histoire des Juifs (1702), prétend ramener la kabbale à sa source égyptienne. Et, au xviiie siècle...