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CARRAND LOUIS (1821-1899)

La campagne de Lyon, entre le Rhône et la Saône, dans le climat vaporeux qui baigne les coteaux et les petites montagnes (les « monts »), a inspiré, dans la seconde moitié du xixe siècle qui vit l'essor du paysage, un groupe de peintres régionaux : François Vernay, Auguste Ravier, Louis Carrand. Ces peintres ont visité l'Italie, connu Corot et leurs contemporains de Barbizon. Mais ils sont demeurés fidèles à leur province et au Dauphiné tout proche, dont la lumière changeante a ravi aussi Jongkind. Un même sentiment un peu mélancolique, allié au goût sensuel de la matière, les unit. De tous, Ravier fut le plus visionnaire. Mais c'est Louis Carrand qui exprime peut-être encore le plus fidèlement cette campagne lyonnaise (Collonges, le Mont-Cindre, le Mont-d'Or) dont il a peint les motifs dans la plus totale sincérité : chemins creux, bords de mares et de rivières, sous-bois et vergers aux arbres noueux. Il avait une prédilection pour les heures et les saisons intermédiaires, celles des brumes, et des gris. « Il aime la nature, a dit l'un de ses biographes, surtout au printemps et à l'automne, aux heures grelottantes et troubles de la pointe du jour, de la tombée de la nuit. » Une sorte de rudesse naïve et savante dans l'emploi généreux de la pâte atteste encore la sincérité de son émotion et de sa vision.

— Antoine TERRASSE

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