COMBES LOUIS (1754-1818)
Fils d'un maître menuisier de Bordeaux, Louis Combes travaille d'abord chez l'architecte voyer de cette ville R. F. Bonfin, avant de gagner Paris où R. Mique et Peyre le Jeune l'accueillent dans leur atelier. Premier prix d'architecture en 1781 avec un projet de cathédrale, Combes séjourne trois ans à Rome où il étudie les monuments antiques et ceux de la Renaissance. À son retour très attendu à Bordeaux, il est nommé contrôleur des travaux du Château-Trompette sous la direction de Victor Louis (1785). Dès lors, sa carrière bordelaise est assurée : travaux officiels et commandes privées vont se succéder sans discontinuité. De son œuvre construite, on citera les bains publics (1786), l'hôtel du jurat Acquart (1785), l'hôtel Saint-Marc (œuvre qu'on lui attribue), l'hôtel Meyer (1795-1796), une maison rue Sainte-Colombe, différents projets de châteaux et l'aménagement des dépendances et des parcs du château de La Roque et de Château-Raba. Entre 1805 et 1810, ce seront les communs et les chais de Château-Margaux dans le Médoc. Mais Combes est peut-être plus utopiste que constructeur ; ses théories, exprimées dans d'intéressantes conférences manuscrites qui ont été conservées, s'accompagnent de dessins de projets, tous plus mégalomanes et plus irréalisables les uns que les autres. Très attaché, non sans opportunisme, à l'idéal révolutionnaire, Combes propose à l'Assemblée nationale les projets d'un temple de la Liberté à l'emplacement de la Bastille (1790) et d'un cirque national. Pour Bordeaux, les projets sont aussi gigantesques : port monumental sur la Gironde, place à l'emplacement du Château-Trompette (concours de 1798-1800)... La démesure est à son comble lorsque, en 1813, il propose de tailler le sommet du mont Cenis en forme de pyramide pour y placer la statue de Napoléon. En 1796, Combes est nommé correspondant de l'Institut de France, en même temps que son homologue nantais M. Crucy (ils avaient tous deux été jugés comme les meilleurs architectes de province). Louis Combes est le digne émule d'un Ledoux ou d'un Boullée, et sa position marginale le rend encore plus attachant à l'apogée du néo-classicisme.
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Écrit par
- Daniel RABREAU : professeur à l'université de Paris-I-Sorbonne, directeur du centre Ledoux
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