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CAVAIGNAC LOUIS EUGÈNE (1802-1857)

Général et homme politique français, né le 15 octobre 1802 à Paris, mort le 28 octobre 1857 au château d'Ourne, dans la Sarthe.

Jean-Baptiste Cavaignac, Jacobin du Comité de sûreté générale mis en place par la Convention en 1791, a transmis à son fils Louis Eugène de forts sentiments républicains. À l'inverse, l'oncle de Louis Eugène, Jacques-Marie, a servi la maison de Bourbon et la monarchie de Juillet (1830-1848). C'est grâce à lui que son neveu retrouvera sa place dans l'armée, dont il avait été écarté en 1831 en raison de ses convictions politiques. Réhabilité, Louis Eugène Cavaignac n'en est pas moins envoyé à Oran dans un isolement relatif.

Dans les années 1840, le général Cavaignac se distingue pendant la conquête française de l'Algérie et, en 1848, il en est fait gouverneur général. Retourné en France où il est entré en politique, il est nommé ministre de la Guerre par le gouvernement provisoire de la toute jeune IIe République. La France est alors agitée de troubles politiques et, du 23 au 26 juin 1848, de violentes émeutes éclatent au sein des masses populaires parisiennes, révoltées par l'éviction des socialistes de l'Assemblée constituante et par la fermeture des Ateliers nationaux. Chargé de réprimer l'insurrection, Cavaignac deviendra tristement célèbre pour la brutalité de ses méthodes. Le 28 juin, l'Assemblée le nomme chef du pouvoir exécutif (en lieu et place de la Commission exécutive), mais il perd son autorité au profit de Louis-Napoléon Bonaparte (le futur Napoléon III), qui le bat à l'élection présidentielle de décembre.

Passé dans l'opposition, Cavaignac est arrêté en 1851, alors que Louis-Napoléon a été plébiscité prince-président. Il est élu l'année suivante au Corps législatif, quelques mois avant l'instauration du second Empire. Mais, refusant de prêter serment au nouvel empereur, il ne siégera pas au Corps, pas plus que lors de sa réélection, en 1857.

En 1899, les Mémoires de Cavaignac et de son oncle seront publiés sous le titre Les Deux Généraux Cavaignac : souvenirs et correspondance, 1808-1848.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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