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HAUTECŒUR LOUIS (1884-1973)

Historien de l'art, professeur, administrateur des Beaux-Arts, membre de l'Institut, Louis Hautecœur a laissé un ensemble d'œuvres considérable où l'importance de l'étude et la force de l'action se mêlent harmonieusement.

Ayant commencé sa carrière comme universitaire, il a été successivement élève de l'École normale supérieure, membre de l'École française de Rome, agrégé d'histoire et de géographie et, en 1919, professeur à l'université de Caen, où il enseigne pendant deux ans. Il devient alors conservateur au musée du Louvre et au musée du Luxembourg (1920-1940), tout en enseignant à l'École du Louvre et à l'École nationale supérieure des beaux-arts (jusqu'en 1940).

Secrétaire général des Beaux-Arts (1921-1940), il est chargé en Égypte de la Direction générale des beaux-arts (1927-1930). Conseiller d'État, il reçoit, pendant la Seconde Guerre mondiale, la direction générale des Beaux-Arts par le gouvernement de Vichy en 1940 ; mais il est révoqué en 1944 pour attitude suspecte à l'égard du pouvoir et des autorités occupantes. Bien que réintégré par le gouvernement de la IVe République, Hautecœur préfère désormais se consacrer aux études entreprises avant la tourmente de la guerre. Élu membre de l'Institut (Académie des beaux-arts) en 1952, puis secrétaire perpétuel de l'Académie en 1955, il a été aussi membre de l'Académie royale de Belgique. Désigné comme membre de la commission supérieure des Monuments historiques et comme vice-président de la Cité internationale des arts de Paris en 1960, il est élu président du Comité national d'histoire de l'art en 1963.

Sa production comme historien de l'art est d'une grande variété, marquée surtout par sa passion pour l'architecture et par le souci d'une vulgarisation estimée nécessaire pour l'éducation de tous.

Mais c'est dans sa monumentale Histoire de l'architecture française, que Louis Hautecœur a pu le mieux dégager les différentes doctrines dominées par le classicisme.

Hautecœur s'efforça surtout, de poursuivre un programme de ce qu'il a appelé la « défense de la beauté française », où la sauvegarde des monuments pourrait être associée à la protection des sites eux-mêmes – naturels ou définis par l'architecte. D'où son intérêt pour l'architecture, pour la réforme de la profession comme pour celle de l'enseignement correspondant.

Frappé par le fait que « peu nombreux sont nos compatriotes qui comprennent l'importance de l'art dans un État », Hautecœur pensait néanmoins que le pouvoir de l'État « ne doit pas prétendre imposer une esthétique ni créer un style... mais avec un large éclectisme favoriser la conservation, la création et la connaissance ».

Dans la réorganisation des musées, il eut le souci d'établir un équilibre entre la nécessité du document historique et la qualité artistique de l'œuvre présentée.

Exprimées à travers ses différentes publications, beaucoup de ses propositions ont pu étayer nombre de réformes intervenues par la suite.

— Jean RUDEL

Bibliographie

L. Hautecœur, Rome et la renaissance de l'Antiquité à la fin du XVIIIe siècle. Essai sur les origines du style Empire, Paris, 1912 ; L'Architecture classique à Saint-Pétersbourg à la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1912 ; Greuze, Paris, 1913 ; Madame Vigée-Lebrun, Paris, 1919 ; La Peinture au musée du Louvre. École française, XIXe s., Paris, s.d. ; La Peinture au musée du Louvre. Écoles italiennes, XIIIe, XIVe, XVe s., Paris, s.d. ; Le Louvre et les Tuileries, 2 vol., Paris, 1927 ; Le Louvre et les Tuileries de Louis XIV, Paris-Bruxelles, 1927 ; Histoire du Louvre. Le château, le palais, le musée, des origines à nos jours, 1200-1908, Paris, 1928 ; L'Architecture[...]

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, docteur ès lettres et sciences humaines, professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, peintre et écrivain

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    Fidèle du Maréchal, Louis Hautecœur était historien d'art, universitaire et conservateur de musée. Son programme visait à défendre les collections nationales, à renforcer le pouvoir de l'administration, surtout en province, à se débarrasser du Conseil supérieur des beaux-arts, trop moderniste à son goût,...