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LOUIS Ier (1786-1868) roi de Bavière (1825-1848)

Fils de Maximilien Ier Joseph, Louis Ier est avant tout un artiste. Il est conquis par l'Italie dès son premier voyage en 1805 et, en 1827, acquiert une villa à Rome dont il fera, après 1848, sa résidence principale. Il est aussi séduit par la Grèce : héritant d'une capitale en cours de rénovation, c'est en « Athènes de l'Isar » qu'il transforme Munich, dans un style néo-classique. Sur ses instructions, les architectes L. Klenze et F. von Gärtner construisent, imposante et froide, une ville dans la ville (Pinacothèque, Glyptothèque, palais de la Ludwigstrasse) que son successeur Maximilien II achèvera (les Propylées, à partir de 1854).

Il est aussi le promoteur d'une politique qui doit faire de Munich le foyer spirituel de l'Allemagne et de la nouvelle Contre-Réforme. Dans un « printemps monastique » renaissent maintes abbayes et reparaissent les bénédictines et les capucins. L'université de Landshut est transférée à Munich (1826). Elle consacre Schelling, le philosophe de la révélation, pour ainsi dire en réplique au philosophe du rationalisme, Hegel, gloire de Berlin.

Dans les autres domaines, Louis Ier est un velléitaire. On a souvent tourné en ridicule ses tergiversations entre le libéralisme et l'autoritarisme de 1825 à 1831, et surtout la tragi-comédie qui s'est déroulée autour de Lola Montès : ce roi sexagénaire, brusquement subjugué, nomme comtesse Landsfeld la danseuse, provoque des tumultes qui ouvrent la porte à un programme quasi démocratique et abdique, non sans pathos, le 21 mars 1848. Mais cette faiblesse recouvre une ambition intermittente qui se manifeste dans les affaires de Grèce, car, en poussant son fils Othon sur le trône d'Athènes (1833), Louis Ier croit allier l'hommage au philhellénisme et le renforcement de la position internationale de la Bavière. Cette ambition apparaît aussi par éclairs dans les affaires d'Allemagne, comme en témoignent la construction de la Walhalla, temple consacré aux héros germaniques, à Ratisbonne, sa participation à l'achèvement de la cathédrale de Cologne, son intérêt pour le musée de Nuremberg, ou encore, quelques jours avant son abdication, sa rencontre avec le représentant de la France, qui le voit « animé du sentiment de nationalité germanique le plus sincère et le plus exalté ».

— Fernand L'HUILLIER

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines et à l'Institut d'études politiques de Strasbourg, directeur du centre universitaire des hautes études européennes de Strasbourg

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