LOUIS LE GERMANIQUE (806 env.-876) roi de Germanie (843-876)
Troisième fils de Louis le Pieux, roi de Bavière en 817, Louis, dit le Germanique, obtint dès 831 l'expectative de l'ensemble des pays transrhénans dont le traité de Verdun lui assura la possession en y ajoutant sur la rive gauche du fleuve l'enclave de Mayence, Worms et Spire (843).
Il ne perdit jamais de vue le centre et l'ouest de l'ancien Empire carolingien. Sollicité en 858 par les Aquitains et certains grands de Francie occidentale, il envahit le royaume de Charles le Chauve dont l'indépendance ne fut sauvée que par la fidélité de la plus grande partie du clergé conduite par Hincmar. Les relations entre les deux frères s'envenimèrent encore à propos de la question lorraine. Celle-ci fut résolue par un partage à l'amiable de la Lotharingie, qui devint effectif lors du traité de Mersen (870), assurant à Louis les pays d'entre Meuse et Rhin.
À l'est de son royaume, Louis essaya tant bien que mal de maintenir sa suprématie nominale sur les tribus slaves de la rive droite de l'Elbe et de la Saale, et sur celles de Bohême. Il ne put empêcher l'expansion de la principauté morave sous Rastislav et Svatopluk ; ce conflit politique se doubla d'ailleurs de la rivalité qui opposa dans l'évangélisation du pays le clergé germano-latin à des missionnaires envoyés par Byzance, Cyrille et Méthode.
Quant au royaume de Germanie lui-même, il gravitait autour de deux pôles : Francfort et Ratisbonne. Louis, qui s'appuyait de préférence sur des Francs, donna une vive impulsion à la colonisation bavaroise qui se poursuivit activement en Carinthie et en Pannonie, où progressa pareillement la christianisation dirigée par l'archevêché de Salzbourg.
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Écrit par
- Robert FOLZ : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
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CAROLINGIENS
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