LOUIS-MARIE GRIGNION DE MONTFORT saint (1673-1716)
Prêtre et spirituel français, Grignion de Montfort, d'origine bretonne, fut d'abord l'élève des jésuites de Rennes avant d'aller se préparer au sacerdoce à Paris, au séminaire de Saint-Sulpice. Ordonné en 1700, il se consacre à la prédication dans des missions rurales, qui s'organisaient alors dans l'ouest et le centre de la France : il prêche à Nantes et à Poitiers. Il réorganise l'hôpital de cette dernière ville, ce qui l'amène à fonder une congrégation féminine, les Filles de la Sagesse. Son activité missionnaire lui vaudra d'être nommé par Clément XI, en 1706, missionnaire apostolique pour la France ; cet honneur contribuera à la constitution de la Compagnie de Marie, congrégation de missionnaires ruraux que Grignion de Montfort avait tenté de créer à partir de 1705. Prédicateur populaire à l'activité inlassable, il se trouve souvent en conflit d'autorité avec les évêques de l'Ouest. Il meurt à quarante-trois ans, usé par la fatigue et les pénitences. Il a été canonisé en 1947.
Son principal traité spirituel, L'Amour de la Sagesse éternelle, révèle un esprit mystique, soucieux de la divinisation de l'homme et marqué par une vision anthropologique très moderne. Les principaux thèmes en sont repris dans Le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, petit traité qui ne fut imprimé qu'au xixe siècle et qui connut un grand succès : Montfort y montre comment cette divinisation fut opérée au premier chef dans Marie et, par elle, étendue au reste de l'humanité dans l'Incarnation de son Fils. Montfort est aussi l'auteur de nombreux cantiques populaires qui illustraient d'une poésie naïve son enseignement spirituel.
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Écrit par
- Jean-Robert ARMOGATHE : directeur d'études à l'École pratique des hautes études, sciences religieuses
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