FRÉRON LOUIS MARIE STANISLAS (1754-1802)
Fils d'Élie Fréron, Stanislas, ainsi prénommé en l'honneur du bon roi polonais de Nancy et de Lunéville, hérita de son père son goût pour les pugnacités du métier de publiciste, mais se sépara de lui par son engouement pour les idées révolutionnaires. En 1790, ayant déjà une bonne pratique du journalisme, il fonde L'Orateur du peuple ; il se donne alors pour le brillant second (et presque la doublure) de Marat ; dans le sillage de L'Ami du peuple, L'Orateur du peuple combat Mirabeau, La Fayette, les mêmes ennemis, avec même véhémence mais non avec même génie. Fréron est alors l'un des principaux membres du club des Cordeliers. Député à la Convention, Montagnard, régicide, il est envoyé à Marseille et à Toulon avec Barras ; les deux hommes s'entendent pour y faire régner la Terreur, de façon si arbitraire, si intéressée parfois et souvent si odieuse que le Comité de salut public les rappelle dès janvier 1794. Barras cherche alors et réussit quelque peu à se faire oublier ; Fréron, qui n'a pas trouvé le don du silence dans l'héritage paternel, se dépense, devient un des artisans de la chute de Robespierre et pousse la réaction thermidorienne à l'extrême : c'est lui qui organise les bandes de la « jeunesse dorée » et les exerce à pourchasser et à assommer les Jacobins désarmés. Mais, vociférateur ou entraîneur de petits groupes paramilitaires, Fréron n'a plus aucune prise sur les problèmes politiques qui vont devenir ceux de la bourgeoisie aspirant à exercer un pouvoir calme : il ne peut plus que végéter sous le Directoire. Il avait bien connu naguère la famille Buonaparte en Provence ; amoureux de la jeune et charmante Paoletta (Pauline), il aurait voulu l'épouser si Napoléon, n'éprouvant aucune sympathie pour les beaux parleurs, n'y avait mis opposition. Pourtant Bonaparte lui trouve une place d'administrateur dans les hôpitaux, puis l'envoie comme sous-préfet accompagner l'expédition Leclerc à Saint-Domingue. Fréron y meurt presque aussitôt de la fièvre jaune.
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Écrit par
- Jean MASSIN : écrivain
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Autres références
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BARRAS PAUL comte de (1755-1829)
- Écrit par Jean MASSIN
- 682 mots
Issu d'une famille provençale noble, Barras entre dans l'armée à seize ans, fait campagne aux Indes puis sous les ordres de Suffren, et donne sa démission à la fin de la guerre d'Indépendance. Suivent quelques années plus indolentes qu'actives, d'où il émerge inopinément comme député du Var à...