COUFFIGNAL LOUIS PIERRE (1902-1966)

Cybernéticien français, agrégé de mathématiques, docteur ès sciences, Couffignal enseigne tout d'abord dans différents lycées, puis à l'École navale et enfin au lycée Buffon (1938-1939). Directeur du laboratoire de calcul Blaise-Pascal de 1938 à 1960, il est nommé inspecteur général de l'Instruction publique en 1945. Après son agrégation, il songe tout d'abord à faire une thèse de logique symbolique, mais sa rencontre avec le mathématicien Maurice d'Ocagne le détermine à consacrer tous ses efforts à l'analyse mécanique. En 1930, une note à l'Académie des sciences décrit « une nouvelle machine à calculer ». En 1936, Couffignal est l'un des premiers à souligner l'importance de l'emploi de la numération binaire dans les machines à calculer. Il rédige une thèse sur L'Analyse mécanique, application aux machines à calculer et à la mécanique céleste (1938).

C'est à cette époque qu'il s'intéresse à la cybernétique. Ses rencontres avec le physiologiste Louis Lapicque (1941) et le cybernéticien Norbert Wiener (1946) sont déterminantes, et, en 1951, il organise le colloque international du C.N.R.S. sur les « machines à penser » ; les grands spécialistes de la cybernétique sont réunis : N. Wiener, W. R. Ashby, W. McCulloch, entre autres. Toutefois, il cherche à élargir le cadre de la cybernétique : il s'ouvre aux problèmes philosophiques (« la cybernétique est l'art de l'efficacité de l'action ») et s'intéresse aux relations de la cybernétique avec la civilisation et la culture. Mais Couffignal est surtout un pédagogue : cybernétique et pédagogie — une pédagogie conçue comme l'ensemble des moyens de transmission de l'information, fixée dans la mémoire du récepteur — sont pour lui intimement liées. En 1963, il crée et préside l'Association de pédagogie cybernétique ; il est aussi président de l'Association nationale des clubs scientifiques et, en 1966, vice-président de l'Association internationale de cybernétique.

— Pierre GOUJON