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RACINE LOUIS (1692-1763)

Le plus jeune des deux fils de Jean Racine, Louis, restera toute sa vie hanté par la gloire de son père (il avait, raconte-t-on, sans cesse sous les yeux le vers de Phèdre : « Et moi, fils inconnu d'un si glorieux père »). Tenté par le théâtre, il se contentera néanmoins de rédiger des Mémoires sur la vie et les ouvrages de Jean Racine (1747) et des Remarques sur les tragédies de Jean Racine, suivies d'un Traité sur la poésie dramatique ancienne et moderne (1752). C'est par la poésie religieuse qu'il parvient à se faire un prénom. Il écrit, en 1720 (après plusieurs années passées chez les oratoriens), un poème en quatre chants, d'inspiration janséniste, sur La Grâce, qui est fort admiré des contemporains et où l'on retrouve aujourd'hui « un poète hardi et singulier ». Revenu bien plus tard à la littérature qu'il avait abandonnée pour une carrière — réussie — dans l'administration des impôts, il publie en 1742 un nouveau poème en quatre chants, sur La Religion, qui sera longtemps considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de cette poésie pseudo-classique depuis si décriée. Il est également l'auteur d'Odes (en particulier l'Ode sur l'harmonie), de Réflexions sur la poésie (1747) et d'une traduction en vers du Paradis perdu de Milton. Le tremblement de terre de Lisbonne provoque la mort de son fils — et sa retraite définitive, tout entière consacrée à la piété : sa dernière œuvre est une traduction en vers des Psaumes (1762).

— Bernard CROQUETTE

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Paris-VII

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