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ROSSEL LOUIS (1844-1871)

Louis Rossel - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Louis Rossel

D'ascendance protestante et cévenole, la famille de Louis Rossel est de tradition républicaine, son père, officier de carrière, vote contre l'Empire. Sorti brillamment de Polytechnique, il fait la guerre comme capitaine. En 1870, il publie un livre sur L'Organisation militaire de la France. Après les premières défaites, il préconise la levée en masse et l'organisation de petits groupes de francs-tireurs. Enfermé dans Metz, il tente de faire arrêter Bazaine qui veut capituler. Il échoue. Il s'évade le jour même de son arrestation. Chargé de mission à l'armée du Nord, puis colonel du camp de Nevers, il refuse la capitulation de Paris et tout armistice. La Commune lui apparaît comme une révolte contre une trahison. Le 20 mars, il démissionne de l'armée et se met au service de la Commune, « du côté du parti qui n'a pas signé la paix ». Nommé chef de la 2e légion du XVIIe arrondissement, il proteste contre l'indiscipline régnante, donne sa démission, est arrêté par le Comité central. Relâché après l'échec militaire du 3 avril, il devient chef d'état-major de Cluseret. Il préside le comité des barricades, tente de réorganiser l'armée et l'armement militaire (avec Avrial, qui crée les Ateliers du Louvre autogestionnés). Le 16 avril, il institue une cour martiale qu'il préside. Le 17 avril, il fait condamner à mort Girot pour indiscipline. La Commune casse le jugement le 23. Le 24 avril, Rossel donne sa démission. Mais le 30 avril, après la perte du fort d'Issy, il est nommé délégué à la Guerre, à la place de Cluseret. Interrogé sur ses convictions politiques, il déclare alors : « En haine de ceux qui ont livré la patrie, en haine du vieil ordre social, je suis venu me ranger sous le drapeau des ouvriers de Paris. J'ignore ce que sera l'ordre nouveau du socialisme. Je l'aime de confiance. » En fait, il se bat sur tous les fronts. Il réorganise les défenses de Paris et combat la désagrégation de la garde nationale. Mais ses efforts sont sans cesse contredits par Félix Pyat qui donne des contrordres à son adjoint, le courageux Dombroswki. Le 8 mai, il songe un moment à prendre la dictature avec l'appui de blanquistes et d'une partie du Comité central. Le Comité de salut public lui apparaît comme « un fantôme de pouvoir », « un gouvernement révolutionnaire sans révolutionnaire ». Sa rigueur morale et la vue de la décomposition des énergies l'en empêchent. Désespéré, il organise une dernière sortie sur Clamart. Mais le 9 mai, devant les effectifs dérisoires engagés et l'indiscipline totale, il démissionne : « Je me sens incapable de porter plus longtemps la responsabilité d'un commandement où tout le monde commande et personne n'obéit. » La Commune le fait arrêter. Il s'évade et reste caché à Paris sous un faux nom. Dénoncé, il est condamné à mort le 7 octobre 1871, malgré de multiples pétitions et manifestations en sa faveur : il sera le seul officier à qui on appliqua la mesure suprême au lendemain de la guerre et de la Commune. Figure contestée, Rossel, qui fut parfois comparé à Saint-Just pour sa rigueur morale, est représentatif de ces républicains patriotes qui ne purent se résoudre à accepter la capitulation devant l'ennemi et qui rallièrent le prolétariat parisien sans pour autant adhérer à l'ensemble de ses idéaux.

— Jean BANCAL

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, ès sciences économiques, docteur en droit, professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne, directeur du Centre d'études et de recherches pour le développement intégré

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Média

Louis Rossel - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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  • COMMUNE DE PARIS

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    ...les versaillais reprennent leurs attaques. Les forts du Sud sont intensément bombardés. Le fort d'Issy, abandonné un moment, est repris par les fédérés. C'est alors que la Commune remplace Cluseret par Rossel (30 avril), qui essaie en vain de réorganiser l'armée fédérée. À partir du 1er...