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VALLON LOUIS (1901-1981)

Né le 12 août 1901 à Crest (Drôme), Louis Vallon suit de brillantes études. Fils d'un professeur, il est reçu en effet à l'École normale supérieure et à l'École polytechnique. Ancien de l'X, il devient ingénieur radio-électricien. Mais déjà la passion de la politique l'habite. De vingt-deux à quatre-vingts ans, elle ne le quittera plus. En 1923, il s'inscrit à la S.F.I.O. et est nommé par le gouvernement Blum de Front populaire chef des émissions économiques et sociales à la radiodiffusion de 1936 à 1939.

Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et libéré en 1941. Il rejoint la Résistance dans le réseau Notre-Dame et retrouve son camarade socialiste Pierre Brossolette. En juillet 1942, il arrive à Londres et commence à travailler avec le colonel Passy, qui met sur pied le service secret de la France libre, le B.C.R.A., dont Louis Vallon devient le chef de la section civile. La guerre le passionne : en 1943, on le retrouve chef d'état-major adjoint de la 1re division française libre en Libye. Il fonde et commande aussi le premier groupe de commandos parachutistes de France qui participe aux opérations de libération dans les Vosges et en Alsace jusqu'en décembre 1944.

Mais la guerre n'a qu'un temps et la vraie passion de Louis Vallon, c'est la politique. Après avoir siégé, de façon intermittente, à l'Assemblée consultative d'Alger en 1943-1944, il devient, à la Libération, le directeur adjoint du cabinet du général de Gaulle, alors président du gouvernement provisoire de la République. Il reste à ce poste jusqu'au départ du général en 1946. Nommé directeur de l'Administration des monnaies et médailles (l946-1951), il consacre toujours l'essentiel de son activité à la politique et participe activement au lancement du R.P.F., devenant délégué général du mouvement pour la région parisienne en 1947 et, en même temps, secrétaire général de l'Action professionnelle ouvrière et sociale, l'aile gauche du gaullisme. Déjà !

Élu député R.P.F. de la Seine en 1951, il s'inquiète de certaines tentations droitières de ses compagnons et quitte en 1953 le groupe gaulliste à l'Assemblée nationale, pour devenir non inscrit. Quand, en mai 1958, il voit revenir le général de Gaulle, son maître, il ne peut s'empêcher de déclarer : « Voilà que soudain, et en conscience, je suis conduit à déplorer le renfort qu'il vient, en fait, d'apporter aux agissements de Jacques Soustelle et des ultras d'Alger, sans les avoir d'ailleurs explicitement approuvés. C'est grave ! » Cette inquiétude de voir le général de Gaulle prisonnier de la droite deviendra peu à peu son obsession jusqu'à sa rupture avec son successeur en 1969. Pour éviter de voir le gaullisme nouveau style retomber dans les ornières du R.P.F., il crée en 1959 avec quelques amis – René Capitant, Yvon Morandat, Jean de Lipkowski – l'Union démocratique du travail (U.D.T.), qui veut faire contrepoids à l'Union pour la nouvelle république (U.N.R.). L'U.N.R.-U.D.T. remporte les élections.

Louis Vallon a traîné les pieds pour être candidat en Seine-et-Oise. Le général de Gaulle a dû insister personnellement pour qu'il soit candidat dans une circonscription. « J'ai été affecté à la 10e », grogne Louis Vallon.

Élu en 1962, Louis Vallon devient député et en même temps rapporteur général du budget, un poste particulièrement important et pour lequel, une fois encore, le général de Gaulle a dû insister pour qu'il l'accepte.

L'ambition ne tenaille pas cet esprit indépendant qui ne pourra jamais renoncer à un bon mot, même si pour un trait d'esprit il s'aliène à tout jamais une relation précieuse.

Ce qui le décide ? Le rapporteur général du budget est le mieux placé pour surveiller le ministre de[...]

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