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LOUIS XVII (1785-1795)

Second fils de Louis XVI et Marie-Antoinette, il devient le dauphin à la mort de son frère en juin 1789, et partage le destin de sa famille au moment de la Révolution. Ramené à Paris, par la foule qui est allé chercher « le boulanger, la boulangère et le petit mitron » en octobre 1789, il est arrêté à Varennes, lors de la fuite familiale le 20 juin 1791. Après le 10 août 1792, il est incarcéré à la prison du Temple, où il se retrouve seul après le procès et l'exécution de son père puis de sa mère. Il est cité dans le procès de Marie-Antoinette, puisque Hébert accuse celle-ci d'avoir commis des actes incestueux sur son fils. Il est ensuite laissé à la garde du cordonnier Simon, qui l'élève comme un enfant du peuple et le maltraite de façon régulière, aggravant son état de santé naturellement fragile. Sous l'effet de ces mauvais traitements, il meurt soudainement le 8 juin 1795.

Il avait été, dès la mort de son père, proclamé Louis XVII (son oncle le comte de Provence s'étant attribué la régence), si bien que, pendant son règne théorique, des mesures politiques mais aussi des proclamations contre-révolutionnaires ont été tenues en son nom, à l'étranger comme en France, et notamment en Vendée. Son emprisonnement et sa disparition font naître bien des légendes. Dès 1795, des bruits se répandent, assurant que Charette a obtenu sa libération et qu'il l'hébergera en Vendée, selon les clauses secrètes du traité de La Jaunaye. Par la suite, des rumeurs assureront qu'il a été empoisonné, mais aussi qu'il a survécu et que c'est un autre jeune garçon qui est mort à sa place. Si bien qu'une trentaine de personnes prétendront être le vrai dauphin. Le plus connu de ces prétendants est Naundorff, qui prend le titre de duc de Normandie en 1824 et entame une procédure judiciaire pour être rétabli dans ses droits. En avril 2000, les résultats d'une expertise génétique, reposant sur la comparaison entre l'ADN extrait du cœur prélevé sur l'enfant décédé à la prison du Temple en 1795 et celui de la reine Marie-Antoinette et de deux de ses sœurs, mettent un terme aux incertitudes entourant le décès de Louis XVII. La fin de ce mystère ne doit pas faire oublier l'incroyable intérêt manifesté par des milliers de personnes pour le destin de cet enfant pendant les deux siècles suivants.

— Jean-Clément MARTIN

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