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BROOKS LOUISE (1906-1985)

Louise Brooks - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Louise Brooks

Louise Brooks, grande figure mythique du cinéma à l'égal de Greta Garbo ou de Marlene Dietrich, n'a acquis ce statut, paradoxalement, qu'une trentaine d'années après avoir séduit les couvertures de magazines, et par la grâce d'un seul film. Son Pygmalion fut le cinéaste austro-allemand G. W. Pabst (1885-1967), qui a idéalisé et sublimé sa personnalité dans un des derniers grands films muets, Loulou(Die Büchse der Pandora, 1929). Aujourd'hui galvaudée, l'expression film culte ne s'applique à aucun autre chef-d'œuvre mieux qu'à lui. Mais ce n'est qu'à partir de 1955 que l'enthousiasme d'une minorité associant la verve surréaliste du critique Ado Kyrou et le fétichisme patrimonial des cinémathèques (Henri Langlois) va tresser des couronnes à l'actrice oubliée. Par la suite, ses grands films, reconstitués par de patients spécialistes à partir des copies disponibles en cinémathèque, permettront enfin d'apprécier dans le monde entier l'œuvre de G. W. Pabst et de souscrire à l'admiration due à son actrice.

Les « Roaring Twenties »

Née en 1906 à Wichita, dans le Kansas, Louise Brooks s'est consacrée très jeune à la danse, et a pu intégrer dès l'âge de quinze ans la Denishawn School, pionnière de la danse moderne américaine. Renvoyée pour indiscipline deux ans plus tard, elle se produit dans les revues déshabillées de Broadway, puis est engagée par le célèbre meneur de revues Florenz Ziegfeld. Cette expérience des diverses chorégraphies lui sera précieuse et contribuera à la fascination qu'elle exerce, jusqu'à nos jours, sur les écrans.

Louise Brooks vit avec intensité les années folles, les Roaring Twenties. Elle bénéficie de riches protecteurs, et compte des amis, des amants, dans l'industrie du spectacle. L'un d'eux, Walter Wanger, futur grand indépendant à Hollywood, alors producteur au studio Paramount de New York, l'introduit dans le monde du cinéma, où elle se fait remarquer dès 1926 dans un film de Franck Tuttle, The American Venus. Sous contrat avec la Paramount, elle tourne sur la côte est six films durant la seule année 1926. On la voit avec W. C. Fields, son vieil ami des Ziegfeld Follies, dans le burlesque Un conte d'apothicaire (It' the Old Army Game) réalisé en Floride par Edward Sutherland, et elle tire son épingle du jeu au côté de la grande vedette Adolphe Menjou dans la comédie Au suivant de ces messieurs (A Social Celebrity, de Malcolm St. Clair). La Paramount l'envoie à Hollywood, où on l'emploie dans des films sans relief – elle dira plus tard que les rôles qu'on lui avait confiés à New York étaient plus intelligents. Hollywood en fait toutefois une habituée des magazines populaires. Elle fait partie, comme Clara Bow, Gloria Swanson, Constance Talmadge, Norma Shearer, des flappers (jeunes filles dans le vent revendiquant leur liberté). Sa fameuse coiffure (dite « hollandaise » aux États-Unis, « Jeanne d'Arc » ou « garçonne » en France, « Bubikopf » en Allemagne ) est la même que celle de Colleen Moore, la reine du box-office des années 1926-1927. Mais cette coiffure a toujours été la sienne depuis l'enfance – et elle la conservera dans les films européens qui immortaliseront son image.

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Média

Louise Brooks - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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