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GLÜCK LOUISE (1943-2023)

Louise Glück - crédits :  Susan Walsh/ AP/ SIPA

Louise Glück

L’inclination de la poétesse américaine Louise Glück à scruter le difficile et le douloureux, voire l’horrible, a engendré une œuvre caractérisée par une intelligence subtile et un lyrisme sévère. Elle a reçu en 2020 le prix Nobel de littérature « pour sa voix poétique aisément reconnaissable qui, avec une beauté austère, rend l’existence individuelle universelle ».

Louise Elisabeth Glück naît à New York le 22 avril 1943, d’un père hongrois et d’une mère russe. Après avoir étudié au Sarah Lawrence College à Bronxville (État de New York) et à l’université Columbia à New York, elle enseigne la poésie dans plusieurs universités, dont les prestigieuses Harvard et Yale. Dans son premier recueil de poèmes, Firstborn (1968), plusieurs personnages, tous mécontents ou en colère, s’expriment à la première personne. Le ton du recueil déroute de nombreux critiques, tandis que sa langue délicatement contrôlée et son usage inventif de la rime et du mètre en ravissent d’autres. Bien que la perspective reste tout aussi sombre, The House on Marshland (1975) fait entendre une voix à la maîtrise affirmée.

Comme dans ses ouvrages plus tardifs, Louise Glück intègre parmi ses personnages des figures historiques et mythiques telles que Jeanne d’Arc et la Gretel du conte des frères Grimm. Par la suite, la manière dont elle adopte différents points de vue devient de plus en plus imaginative. Dans « The Sick Child », du recueil Descending Figure (1980), elle donne, par exemple, la parole à une mère située dans un tableau depuis lequel elle regarde la galerie lumineuse du musée où celui-ci est exposé. Les poèmes contenus dans The Triumph of Achilles (1985), récompensé par le National Book Critics Circle Award pour la poésie, abordent des sujets archétypaux de la mythologie classique, des contes de fées et de la Bible. Ces préoccupations sont à nouveau évidentes dans Ararat (1990), qui montre une honnêteté impitoyable dans l’examen de la famille et du moi.

En 1993, Louise Glück remporte le prix Pulitzer pour The Wild Iris (1992 ; trad. franç. L’Iris sauvage). Ses œuvres plus tardives comprennent notamment Meadowlands (1996 ; trad. franç.), The First Five Books of Poems (1997) et The Seven Ages (2001). Elle donne dans Averno (2006 ; trad. franç.) sa version personnelle du mythe de Perséphone. Les poèmes recueillis dans A Village Life (2009) – sur la vie dans une petite ville méditerranéenne – sont écrits dans un style descriptif somptueux se démarquant notablement de la parcimonie qui caractérisait ses vers antérieurs. Poems 1962-2012 (2012) rassemble tous les ouvrages de poésie qu’elle a publiés. Faithful and VirtuousNights (2014 ; trad. franç. Nuit de foi et de vertu) aborde le thème de la mortalité et du silence nocturne, parfois considérés d’un point de vue masculin ; le livre reçoit le National Book Award.

Louise Glück co-édite avec David Lehman l’anthologie The Best American Poetry 1993 (1993). Elle est également l’auteure de plusieurs essais sur la poésie, dont Proofs and Theories (1994) et American Originality. Essays on Poetry (2017). En 2001, elle se voit décerner le Bollingen Prize for Poetry. En 2003, elle est nommée poétesse lauréate consultante en poésie à la Library of Congress (Washington, DC).

L’écrivaine publie son premier livre de fiction, Marigold and Rose: A Fiction (2022), qui oscille entre prose et poésie, et dresse le portrait de sœurs jumelles.

Louise Glück meurt le 13 octobre 2023 à Cambridge, dans le Massachusetts.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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