BOBET LOUISON (1925-1983)
Né à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine), fier et susceptible à la fois, le jeune Louison Bobet avait choisi très tôt de devenir un homme public. Sa victoire au Championnat de France sur route des amateurs, en 1946, causa une certaine surprise. L'année suivante, il marqua de sa présence le Circuit des six provinces. Quelques semaines plus tard, au Circuit des boucles de la Seine, il sema les uns après les autres tous ses compagnons et rallia le vélodrome Buffalo, à Montrouge, six minutes avant Lucien Teisseire, classé second !
Louison Bobet fut enrôlé aussitôt dans l'équipe de France du Tour, au côté de l'illustre René Vietto. Il lui fallut pourtant attendre 1953 avant de remporter son premier Tour de France. Il récidiva l'année suivante, et en 1955, réalisa le premier triplé consécutif de l'histoire du Tour. Entre-temps, il avait considérablement meublé son palmarès, triomphant dans Milan-San Remo, au Tour de Lombardie, au Tour des Flandres, dans Paris-Roubaix (1956), sans compter ses victoires au Championnat de France, au Championnat du monde en 1954, au Grand Prix des nations et enfin dans Bordeaux-Paris, auxquelles s'ajoutent les prouesses qu'il accomplissait sur les pistes. Il était devenu l'archétype du coureur complet et parvint à s'imposer aux champions de cette haute époque du cyclisme, après avoir subi durant plusieurs années, sans aucun découragement, la férule des Coppi, Bartali, Kubler, Koblet, Van Steenbergen, autant de « monstres sacrés » auxquels il s'identifia et finit par imposer sa loi, s'assurant leur estime. De ce coureur à panache, de ce champion devenu homme d'affaires, l'histoire retiendra en priorité quelques exploits somptueux : un Milan-San Remo et un Tour de Lombardie gagnés à quelques mois d'intervalle, en 1951 ; le titre mondial conquis à Solingen, en Allemagne, en 1954 ; le Tour des Flandres gagné en 1955 devant Koblet et Van Steenbergen ; la victoire dans Paris-Roubaix, l'année suivante, alors qu'il relevait d'une délicate intervention chirurgicale ; le tardif point d'orgue d'un Bordeaux-Paris, en 1959, alors que sa carrière approchait de son terme ; et surtout ses trois victoires dans le Tour de France.
Bobet a tout gagné, sauf le Tour d'Italie qui, en 1957, lui échappa au profit de Gastone Nencini, pour dix-sept secondes. Sa fin de carrière fut précipitée par un accident d'automobile. Sa reconversion dans la thalassothérapie fut aussi éclatante : le champion exemplaire devint un homme d'affaires considéré.
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Écrit par
- Pierre CHANY
: ancien journaliste à
L'Équipe
Classification
Média
Autres références
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SPORT (Disciplines) - Le cyclisme
- Écrit par Pierre LAGRUE
- 10 242 mots
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Vainqueur du Tour en 1953, 1954 et 1955, Louison Bobet devient le sportif français le plus populaire, une nouvelle idole. Mais d'autres problèmes apparaissent : aucun Italien n'est inscrit au départ du Tour 1954 en raison des divergences entre les marques Nivea, représentée par Fiorenzo Magni, et Chianti,...