LOUVAIN

Ville belge, chef-lieu de la province du Brabant flamand, Louvain (Leuven en néerlandais ; 103 000 hab. en 2023) est traversé par la Dyle. C'était une des villes-étapes sur la route médiévale de Bruges à Cologne ; distantes d’environ 300 kilomètres l'une de l'autre, ces villes se situaient à l'intersection de cette voie avec les rivières d'orientation sud-sud-ouest–nord-nord-est.

La ville apparaît au ix^e siècle, autour d'un château où le roi de Germanie, Arnould de Carinthie, livra bataille en 891 contre les Normands qui ravageaient la contrée. À la fin du x^e siècle, Lambert le Barbu, comte de Louvain, fit édifier un nouveau château dans une île de la Dyle. Le comté de Louvain et celui de Bruxelles furent rassemblés sous une même autorité à la fin du xi^e siècle et devinrent le duché de Brabant, dont Louvain resta jusqu'à la fin de l'Ancien Régime une des quatre chefs-villes, avec Bruxelles, Anvers et Bois-le-Duc, même si elle perdit le premier rang au profit de Bruxelles.

La ville prit son essor au xii^e siècle. Du xiii^e à la fin du xiv^e siècle, Louvain connut la prospérité grâce à ses fabrications drapières. Leur déclin fut compensé par l'essor d'industries de luxe et la fondation en 1425 de l'université, concédée par le pape Martin V au duc de Brabant Jean IV. Au xvi^e siècle, celle-ci accueillait des personnalités telles que le futur pape Adrien VI, Érasme, le géographe Gerhard Mercator, le botaniste Dodoens et le médecin André Vésale. Elle fut dissoute en 1797 par la République française, qui avait annexé les Pays-Bas. Une université catholique fut rouverte en 1834 par les évêques de Belgique, la même année où la franc-maçonnerie organisait l'Université libre de Bruxelles. Implantée à Malines, elle fut transférée à Louvain dès 1835, s’attribuant dès lors une continuité avec l’institution d’Ancien Régime. Elle reste la plus grande université belge, malgré la séparation en 1968 de sa section francophone, transférée en Brabant wallon, dans la ville nouvelle de Louvain-la-Neuve, sur le territoire d'Ottignies.

Bien que fort éprouvée pendant les deux guerres mondiales, surtout en 1914 où la ville fut brûlée, entraînant la perte de sa bibliothèque universitaire, à nouveau endommagée en 1940, la ville conserve de nombreux monuments, dont l'hôtel de ville, l'église Saint-Pierre, en style gothique brabançon, et un béguinage.

La ville de Louvain est un important centre des industries agroalimentaires (avec le siège d'InBev, une des plus grandes entreprises multinationales de la bière), mécaniques et chimiques, des spin-off universitaires (établissements de recherche-développement émanant des universités), mais aussi un pôle tertiaire très dynamique, en particulier dans le secteur financier, avec le siège de CERA, institution financière issue du Boerenbond, la puissante association des agriculteurs catholiques flamands. Intégrée dans l'espace métropolitain central belge, qui dessine un losange dont les sommets sont, outre Louvain, Bruxelles, Gand et Anvers, la ville est un des centres les plus dynamiques de l'économie flamande.

— Christian VANDERMOTTEN