LU YOU[LOU YEOU](1125-1210)
Lu You, appelé aussi Lu Wuguan, est originaire de Shanyin, dans la province du Zhejiang. Il appartient à une de ces grandes familles de tradition littéraire et politique qui, de tout temps, ont fourni les hauts dignitaires de l'Empire. L'Histoire des Song nous donne sa biographie au chapitre cccvc. Nous y apprenons qu'après avoir échoué aux examens par la faute du ministre, il doit attendre la mort de celui-ci avant d'entreprendre une carrière officielle. Cette dernière est marquée par maintes disgrâces et réhabilitations, liées à la lutte entre les partis de la guerre et de la paix qui se partagent la scène politique. De 1169 à 1178 on le trouve au Sichuan, province fort éloignée de la capitale. Lu You nous a laissé un récit de ce voyage : Souvenirs de mon voyage au pays de Shu (Ru Shu ji). De retour à la cour, il occupe différents postes dans le sud de la Chine avant de prendre sa retraite à Shanyin, où il mène une vie paisible.
Son œuvre poétique est rassemblée dans le recueil intitulé Manuscrits poétiques de Jiannan (Jiannan shigao). Elle nous révèle la complexité du personnage dont le caractère oscille entre deux tendances opposées : l'une, inspirée par un idéal confucéen, indique son désir de servir son prince et son pays et lui vaudra l'épithète de poète patriote ; l'autre, liée à la philosophie taoïste, montre un non-conformisme qui sera la cause de certaines disgrâces. Les critiques chinois aiment souvent comparer Lu You à Li Bai (Li Bo) pour sa désinvolture, à Du Fu pour le réalisme de certaines œuvres, enfin à Tao Qian (Tao Yuanming) pour l'inspiration de ses derniers poèmes, écrits lors de sa retraite dans son pays natal.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Chantal CHEN-ANDRO : maître de conférences honoraire
Classification
Autres références
-
CI [TS'EU], genre littéraire chinois
- Écrit par Chantal CHEN-ANDRO
- 1 025 mots
...Jin et la chute de la capitale (1126) pour voir apparaître, annonçant la fin du mouvement formaliste, des disciples de Su Shi. Aux quatre coins de l'Empire souffle alors un esprit patriotique, qui se retrouve dans les œuvres de Yue Fei (1103-1141), de Xin Qiji (1140-1207) et deLu You (1125-1210).