GIORDANO LUCA (1632-1705)
L'influence des caravagesques napolitains et celle de Ribera, qui inspire jusqu'au pastiche les premiers dessins de Luca Giordano, ne sont qu'une étape rapidement franchie par cet artiste fougueux, à l'imagination foisonnante, au tempérament passionné. Venu très jeune à Rome, il copie les maîtres (notamment les dessins de Cambiaso) avec une virtuosité qui lui vaut une grande réputation et son surnom de Luca fa presto ; il découvre la peinture vénitienne, Véronèse surtout, plus tard les dessins de Bassano, devient l'assistant de Pierre de Cortone, apprenant ainsi le secret des grands décors clairs, aux espaces ouverts, libérés des ombres et des tourments caravagesques. Sa carrière se déroule entre Naples, où il séjourne à plusieurs reprises (Santa Teresa a Chiaia, 1655 ; Sant'Agostino degli Scalzi, 1658 ; Les Marchands chassés du Temple, 1684, à San Filippo Neri ; Triomphe de Judith et scènes bibliques dans la chapelle du Trésor à San Martino, 1704) ; Florence (Apothéose des Médicis au palais Riccardi, 1684-1686) ; Venise (Histoire de l'ordre des Carmes, au Carmine ; Nativité et Présentation de la Vierge, Assomption, à Santa Maria della Salute, avant 1692) ; enfin l'Espagne, où il est appelé par Charles II (fresques à l'Escorial, à Tolède, à Madrid, 1692-1702). L'abondance de son œuvre, la richesse et la vitalité de son invention, le prestige qu'il connut en Italie et hors d'Italie font de Giordano une figure essentielle du baroque italien.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE : critique d'art
Classification
Médias
Autres références
-
ART (L'art et son objet) - Le faux en art
- Écrit par Germain BAZIN
- 6 715 mots
... (1616-1671) exercent le métier de marchand, restaurateur et expert. À Venise, c'est un peintre français, Renier, qui tient le marché. À Naples, Luca Giordano (1632-1705), le peintre virtuose, exécute d'extraordinaires pastiches – dont l'un d'Albrecht Dürer –, mais dans une intention de mystification,... -
BAROQUE
- Écrit par Claude-Gilbert DUBOIS , Pierre-Paul LACAS et Victor-Lucien TAPIÉ
- 20 831 mots
- 23 médias
...xviie siècle : le peintre valençais Ribera s'y fixa et acquit une réputation générale pour ses tableaux d'autel, sévères et graves ; Luca Giordano, décorateur habile, aimant les effets somptueux de la lumière, Solimena, son cadet de vingt ans, furent tenus pour de grands maîtres dont... -
CAMPANIE
- Écrit par Noëlle de LA BLANCHARDIÈRE
- 2 806 mots
- 4 médias
...est influencé par le colorisme vénitien. Mais la peinture baroque trouve sa plus haute expression dans la chapelle du Trésor : dans la Gloire de Judith, Luca Giordano déploie la technique, le sens de la décoration et l'imagination sans limites qui le caractérisent, et qui sont répandus avec abondance dans... -
GORGONE, iconographie
- Écrit par Martine VASSELIN
- 1 064 mots
- 3 médias
Des trois sœurs appelées Gorgones, Euryalé, Sthéno et Méduse, la dernière, seule à être mortelle, est la plus fameuse en raison de son pouvoir de pétrifier les humains qui rencontrent son regard et de sa fin tragique. C'est presque toujours Méduse qui apparaît figurée, dès l'époque grecque...