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PAVAROTTI LUCIANO (1935-2007)

Le plus célèbre ténor de la seconde moitié du xxe siècle, l'Italien Luciano Pavarotti, est, selon le critique Rodolfo Celletti (Il Canto, 1989), « le parfait exemple d'un timbre hors du commun, argentin, solaire, doux et éclatant à la fois ; et aussi d'une voix dotée d'une émission dont la spontanéité est exceptionnelle. [...] Pavarotti, comme Gigli, est l'image du ténor „di grazia“ tel qu'on le concevait à la naissance de l'opéra préromantique : hardi, fier, éblouissant, si nécessaire, mais toujours porté par la douceur du timbre et du phrasé vers une expression délicate et élégiaque ».

De Modène à New York

Luciano Pavarotti naît le 12 octobre 1935 à Modène (Émilie), ville qui voit naître la même année la sopranoMirella Freni, au côté de laquelle il triomphera souvent (leurs mères travaillent dans la même entreprise). Son père, Fernando, boulanger, est doté d'une voix d'une belle qualité, qui aurait pu lui permettre de faire une carrière de chanteur ; il se contentera d'être un amateur particulièrement doué. C'est grâce à lui que son fils a la révélation des beautés de la musique : « C'est son amour du chant qui a éveillé mon intérêt lorsque j'étais enfant », n'hésitera pas à confier son illustre rejeton (De vive voix, 1996). Mais, dans sa jeunesse, Luciano ne pense pas à devenir un artiste et souhaite se diriger vers l'enseignement. Il n'exercera pas longtemps le métier d'instituteur, car il finit par découvrir sa voix, qu'il travaille notamment avec le ténor Arrigo Pola, qui l'influencera durablement. « D'autres gens découvrent qu'ils ont une belle voix, ils étudient ensuite la musique et ensuite ils s'intéressent au chant. Pour moi, cet intérêt pour la musique et pour le chant est venu en premier. C'est plus tard que j'ai découvert ma voix. »

Mirella Freni et Luciano Pavarotti - crédits : Lauterwasser/ Lebrecht/ Leemage/ Bridgeman Images

Mirella Freni et Luciano Pavarotti

Le 29 avril 1961, à vingt-cinq ans, il fait ses débuts sur scène, au Teatro municipale de Reggio nell'Emilia, dans Rodolfo de La Bohème de Puccini, un personnage qu'il fera sien et qui deviendra l'un de ses favoris. Il aimait à le dire, Rodolfo, fut « [son] premier amour, le symbole de [sa] rencontre avec le monde merveilleux de l'opéra ». La même année voit d'autres prises de rôle : le Duc de Mantoue de Rigoletto (à Carpi), Alfredo dans La Traviata (à Belgrade), ses deux premières incarnations verdiennes. La beauté et la luminosité de son timbre, la facilité de son émission le font très vite remarquer et, dès 1963, sa réputation commence à s'établir hors des frontières italiennes : il apparaît au Covent Garden de Londres et à l'Opéra de Vienne. Deux ans plus tard, c'est la Scala de Milan qui l'applaudit. Son répertoire s'est accru de deux ouvrages de Donizetti – Lucia di Lammermoor (Edgardo), à Amsterdam, et L'Élixir d'amour (Nemorino), lors d'une tournée en Australie en compagnie de Joan Sutherland –, auxquels s'ajoute en 1966 La Fille du régiment (Tonio, et sa redoutable suite de contre-ut), au Covent Garden. En 1968, il triomphe dans Rodolfo au Metropolitan Opera de New York, une scène à laquelle il restera fidèle pendant plus de vingt-cinq ans. Paris, qui l'avait applaudi en concert à la salle Pleyel en 1965, attendra 1974 pour lui ouvrir les portes du Palais-Garnier.

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Mirella Freni et Luciano Pavarotti - crédits : Lauterwasser/ Lebrecht/ Leemage/ Bridgeman Images

Mirella Freni et Luciano Pavarotti

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