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FRANÇOIS LUCIEN t'SERSTEVENS (1904-1963)

Journaliste de mode et écrivain, Lucien t'Serstevens, neveu de l'écrivain Albert t'Serstevens, est né à Bruxelles. Son père est de nationalité belge ; sa mère, dont il reprend le patronyme François, est la fille d'un communard français en exil en Belgique. « Mes parents dirigeaient une maison de très belle confection qui reproduisait, pour la Belgique et l'Europe centrale, des modèles créés par les grands couturiers de Paris [...]. Ma mère [...] portait le dernier chapeau de Caroline Reboux [et] s'habillait chez Doucet », raconte-t-il dans Comment un nom devient une griffe (1961). Dès 1927, la critique salue les premiers écrits du poète et du dramaturge : Dosages (1926), Poésies 28 (in Échantillons, 1928) et Celui qui voulait jouer avec la vie (pièce en trois actes). Lugné-Poe crée la pièce au théâtre de l'Œuvre le 5 novembre 1927. Bien que jugée « plus littéraire que dramatique », cette « fable moderne de Pygmalion et de Galatée » est reprise au théâtre de la Résidence à Bruxelles. En 1928, la revue Les Œuvres libres publie Édouard, son premier roman, qui sera édité la même année par Arthème Fayard.

Son activité de chroniqueur semble commencer dans la presse bruxelloise, Le Rouge et le Noir et Arlequin, pour lesquels il commente les spectacles de danse, de music-hall, des cabarets et de cirque, les expositions et les représentations théâtrales, de 1931 à 1933. Lucien François quitte ensuite Bruxelles pour s'installer à Paris, travaillant pour la revue féminine Votre Beauté, dirigée par Eugène Schueller, dont il devient rapidement le rédacteur en chef. Il collabore encore aux quotidiens belges Excelsior, et son supplément Excelsior Modes, Paris-Midi et Le Jour pour la rédaction des chroniques de théâtre, peinture, mode et beauté féminine.

Toute sa carrière se déroule en fait au service de ces deux arts, la mode et la beauté féminine : « Quand on me demande quel est mon métier [...], je me plais à répondre chroniqueur de mode ! [...] Rien ne me paraît moins frivole qu'une certaine magie du quotidien » (L'Époque, 28 janv. 1948). De la fin des années 1930 aux années 1950, ses chroniques paraissent dans des quotidiens et hebdomadaires (La Bataille, Combat, Opéra, Arts, Comœdia, Marianne, Les Nouveaux Temps [1941-1944], L'Alliance, L'Époque) ainsi que dans des magazines féminins : La Coiffure parisienne illustrée, Silhouettes, L'Art et la Mode, La Revue du vêtement, La Revue de la parfumerie, La Femme chic, Harmonies, Paris et l'élégance féminine (1945), Paris et la beauté féminine (1945). Bien que la poursuite de ses activités pendant l'Occupation ait entraîné la suppression temporaire de sa carte de presse en 1945, Lucien François n'a pour ainsi dire jamais cessé de servir la gloire des grands couturiers, des créateurs du textile, de la coiffure et de la parfumerie.

Si le journalisme lui assure l'essentiel de ses revenus, Lucien François n'en publie pas moins, en 1939 et en 1941, deux romans, Pimprenelle et La Fille de Pimprenelle, réunis en 1941 sous le titre Remise à neuf. C'est la peinture d'une vie simple, la chronique d'un couple heureux « avec ses discordes [...] mais surtout sa toile de fond d'amour vrai », l'héroïne gardant « le respect d'elle-même, la volonté d'être saine, le goût de l'équilibre tant physique que moral. D'instinct, elle considère son corps comme un bien précieux » (Pimprenelle). Lucien François a souvent repris à son actif l'adage mens sana in corpore sano : « Le sport révèle la personnalité et conduit au style. Par ailleurs, il développe le respect de la règle et de la discipline, ce qui est particulièrement utile à celle qui sera plus tard une éducatrice » (Encyclopédie de votre beauté, coll. dirigée par Lucien François et[...]

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Écrit par

  • : conservateur en chef du patrimoine au département design du Musée national d'art moderne-Centre Georges-Pompidou

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